Parents hélicoptères, liberté bridée pour les enfants
20 septembre 2018
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Veiller sans relâche, de façon intensive, sur ses enfants, intervenir au moindre souci, même insignifiant… Ce comportement ne laissant aucune marge d’initiative, d’autonomie et de liberté aux petits est le fait des parents hélicoptères. C’est ainsi qu’ils sont qualifiés aux Etats-Unis et au Canada. Pourquoi est-ce délétère pour le développement infantile ?
Faire attention à ses enfants, éviter qu’ils ne se blessent ou causent un accident, c’est bien normal. Mais entre prendre soin d’eux et étouffer toute autonomie à la racine, il y a une différence. Des chercheurs américains et suisses ont même démontré à quel point le comportement des parents dits « hélicoptères » était néfaste. « Hélicoptères » car ces parents planent en permanence au-dessus de leur enfant, les surprotégeant.
Des équipes de l’Université du Minnesota, de Caroline du Nord et de l’Université de Zurich ont suivi 422 enfants pendant 8 ans avec des évaluations à 2, 5 et 10 ans. « Ils cherchaient à savoir si le contrôle parental à 2 ans pouvait impacter la régulation émotionnelle et le contrôle inhibiteur à 5 ans, et l’équilibre émotionnel et les résultats scolaires à 10 ans », explique le Dr Arnault Pfersdorff, qui relaie ce travail sur son site Pédiatrie Online.
Contrôle excessif
« L’évaluation initiale du contrôle parental a été effectuée par observation de 6 minutes de chaque mère jouant avec son enfant », explique-t-il. « Les chercheurs ont noté les interactions du parent avec son enfant et en particulier les signes de contrôle excessif, définis comme ‘des cas où le parent était trop strict ou trop exigeant compte tenu du comportement de l’enfant’ ».
Résultat, « les enfants de 2 ans sur-contrôlés par leurs mères sont moins capables de gérer leurs émotions et leurs impulsions à l’âge de 5 ans ». Pire, « ils sont également plus susceptibles de présenter des troubles émotionnels et des difficultés scolaires à l’âge de 10 ans ».
Pas de panique, il ne s’agit pas de laisser votre enfant sans surveillance. Toutefois, « il est important pour les tout-petits de faire de nouvelles expériences et de résoudre les problèmes eux-mêmes, sans intervention immédiate ». Car « ces expériences personnelles participent au développement des compétences nécessaires pour pouvoir, plus tard dans la vie, contrôler ses émotions et ses impulsions ».
A noter : si l’étude portait sur les mères, les pères devraient eux aussi appliquer ces recommandations.
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Source : Pédiatrie Online, consulté le 10 septembre 2018
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche