Pas si doux, les diurétiques…

Gare aux diurétiques, surtout entre 50 et 65 ans. En provoquant une fuite urinaire de calcium, ces médicaments très (trop ?) populaires augmenteraient le risque de fracture de la hanche, des vertèbres ou du poignet. Une mauvaise nouvelle pour les femmes.

Elles ont trop souvent tendance à utiliser ces produits pour perdre quelques petits kilos au moment de l’été. Une pratique vivement déconseillée depuis des années, mais qui reste monnaie courante. Mauvaise nouvelle aussi pour les malades auxquels ces médicaments sont parfois prescrits en première intention, dans le traitement d’une hypertension artérielle.

Le constat présenté à Genève par une équipe de l’hôpital universitaire d’Aarhus, dans le nord du Danemark, est plutôt inattendu. Il paraît cependant sans appel. Les “diurétiques de l’anse” comme les appellent les spécialistes, sont associés à une augmentation de 51% du risque de fracture. Près de 65 000 Danoises de 40 ans et plus, victimes d’une fracture en 2000, ont été comparées à 194 000 femmes d’âge analogue et en bonne santé. Il s’est avéré que 68% de celles qui avaient subi une fracture étaient utilisatrices de diurétiques.

Cette preuve a posteriori a aussi été confirmée expérimentalement. Les auteurs ont en effet remarqué chez 87 femmes ménopausées, que la prise quotidienne pendant 1 an d’un diurétique diminuait de 2% la densité osseuse du bassin et de l’avant-bras. Deux sites d’élection pour les fractures qui pourraient être dues à l’ostéoporose. Ils ont également noté une augmentation de 20% des marqueurs biologiques du remaniement osseux !

Autant d’effets dont l’influence avait diminué 6 mois après l’arrêt du traitement. A leurs yeux, il n’y a pas photo. “Ces traitements diurétiques sont dangereux pour les os et doivent être considérés comme un facteur de risque d’ostéoporose.” A bon entendeur…

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  Source : de notre envoyé spécial au 2nd Joint Meeting of the European Calcified Tissue Society and the International Bone and Mineral Society, 25-29 juin 2005