Pénurie de médicaments : 4 mois de stock pour 422 spécialités
11 mars 2022
L’Agence du médicament va allonger à 4 mois le stock minimal de sécurité pour 422 spécialités. Une mesure prise pour enrayer la pénurie des produits de santé.
Rapportées depuis 2019, les difficultés d’approvisionnement des produits de santé fragilisent l’accès à la prise en charge de nombreux patients, et nuisent à la qualité des soins prodigués. Pour limiter l’ampleur de ce phénomène, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a récemment pris des décisions majeures, en application du décret n° 2021-349
La dernière en date ? L’allongement à 4 mois du stock minimal de sécurité pour 422 spécialités, mesure rendue publique le 4 mars (cliquez ici pour consulter cette liste actualisée tous les deux ans). Pour la version de 2023, l’ANSM se basera sur les difficultés d’approvisionnement de 2021 et 2022.
Cette décision fait suite à celle prise le 1er septembre 2021 par l’ANSM également : prévoir un délai de 2 mois de stock* minimal de sécurité pour tous les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM). C’est-à-dire tous les traitements pour lesquels « une interruption de traitement est susceptible de mettre en jeu le pronostic vital des patients à court ou moyen terme, ou représente une perte de chance importante pour les patients au regard de la gravité ou du potentiel évolutif de la maladie », souligne l’ANSM. Sont notamment concernés les médicaments indiqués contre « la maladie de Parkinson, l’épilepsie, l’hypertension ou encore de certains antibiotiques et certains anticancéreux ».
Un stock inférieur à deux mois pour…
Dans le même temps, la décision inverse a été prise concernant la production de certains médicaments. « L’ANSM a autorisé pour quelques médicaments un stock de sécurité inférieur à 2 mois en raison des difficultés, voire de l’impossibilité de mettre en place un stock de sécurité d’une telle durée. » Cliquez ici pour connaître la liste de ces médicaments.
Plusieurs facteurs peuvent entrer en ligne de compte sur ces points : les médicaments dont la durée de conservation ne peut dépasser les 2 mois ou encore ceux « produits uniquement pour un patient donné, à partir de produits d’origine humaine ou dont les besoins pour les patients varient en fonction des saisons ».
A noter : l’épidémie de Covid-19 et les tensions actuelles liés au conflit entre l’Ukraine et la Russie ne font que rappeler l’importance de rapatrier la production des médicaments en France et Europe, afin de diminuer la dépendance à l’Asie du Sud-Est et de favoriser le meilleur accès possible aux thérapeutiques.
* « A compter de la notification de la décision, le laboratoire commercialisant le MITM dispose de 6 mois pour mettre en place le stock de sécurité attendu. »
-
Source : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), le 4 mars 2022
-
Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet