Peur du charbon : feu de tout bois…

24 octobre 2001

Le géant allemand Bayer vient de faire plier le gouvernement fédéral canadien au terme d’un bras de fer feutré mais… décisif.
La Ciprofloxacine (Cipro aux Etats-Unis, Ciflox en France) voit son brevet allemand expirer en 2003 seulement. Au nom de ce dernier, et en contradiction avec la jurisprudence informelle qui ressort du procès de Pretoria, les dirigeants allemands de Bayer ont empêché le gouvernement fédéral d’Ottawa de s’approvisionner auprès d’un génériqueur.

Le laboratoire Apotex devait en effet fournir 900 000 comprimés de génériques pour constituer un stock stratégique en cas d’attaque bio-terroriste. Sous la menace de poursuites judiciaires, le gouvernement canadien a finalement commandé 1 million de comprimés à Bayer, qui doit livrer sous les 48 heures.

Les dirigeants de la société s’affirment ” capables de fournir les quantités requises dans le monde entier “. Il est sans doute surprenant que les licences admises pour faire ” tomber ” les brevets sur les antirétroviraux ne jouent pas, au niveau international, face à une menace bio-terroriste globale.

Au siège de la filiale française de Bayer, il n’y a pour le moment, aucun commentaire.

  • Source : Les Echos, 24 octobre 2001

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