Peut-on mourir d’Alzheimer ?
13 juillet 2020
La maladie d'Alzheimer, cause la plus courante de la démence, peut-elle en elle-même provoquer le décès des personnes qui en sont atteintes ? Non, pas directement. Mais cette maladie neurodégénérative d'évolution progressive entraîne des complications qui réduisent l'espérance de vie des malades.
La maladie d’Alzheimer concerne 900 000 personnes en France, dont « 65 000 de moins de 65 ans », nous rappelle l’association France Alzheimer. La maladie, qui touche environ 20% des personnes âgées de plus de 80 ans, évolue lentement et aboutit à un état de dépendance totale, généralement 10 ans après le diagnostic. Et quand le décès survient, ce n’est pas directement à cause de la maladie, mais des complications qu’elle entraîne.
La maladie d’Alzheimer évolue en quatre temps. D’abord, le stade léger : « le lien entre mémoire à court terme et à long terme se fait plus difficilement », à cause de l’atrophie de l’hippocampe, siège de la mémoire spatiale et temporelle. Commencent alors les oublis de noms ou d’événements récents, qui s’intensifient avec le temps. Deuxième stade, le stade modéré : « d’autres zones du cerveau sont touchées, ce qui engendre des troubles des gestes, du langage et de la reconnaissance ». La personne atteinte a besoin d’aide, notamment pour se déplacer, cuisiner, gérer son budget, etc.
“Fausse route” et pneumonie
Vient ensuite le stade sévère, qui se caractérise par des troubles de la mémoire de plus en plus importants et une perte d’autonomie presque totale. Les langages oral et écrit sont très perturbés, ainsi que la compréhension. La personne s’isole et ne communique plus, elle ne se plaint plus. Cela peut retarder le repérage d’autres pathologies : des maladies cardiaques ou respiratoires, des cancers, etc. D’autre part, les chutes sont fréquentes et peuvent entraîner des blessures graves, voire mortelles. La désorientation des malades peut elle aussi dégénérer en accident.
Mais le décès survient le plus souvent à la suite d’une complication fréquente au stade terminal de la maladie. Le patient, généralement placé en institut médicalisé du fait de sa perte totale d’autonomie, rencontre des difficultés pour déglutir. Le malade mange et boit de moins en moins, car il craint de faire une « fausse route » : plutôt que de descendre dans l’œsophage puis l’estomac, les aliments ou le liquide passent dans les voies respiratoires et peuvent déclencher une infection des poumons. C’est là la cause la plus courante des décès des patients atteints de la maladie d’Alzheimer.
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Source : France Alzheimer, le 6 juillet 2020
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Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet