Phytothérapie, dites-le à votre médecin

09 janvier 2006

D’après une équipe allemande, trois patients qui prennent un traitement à base de millepertuis sur quatre n’en informent pas leur médecin. Un oubli qui peut être lourd de conséquences, à cause des interactions de cette plante avec certains médicaments.

Egalement connu sous le nom d’herbe de Saint-Jean, le millepertuis diminue l’efficacité de certains médicaments. Jusqu’à inhiber l’effet de chimiothérapies anticancéreuses. Or d’après un travail européen publié en février 2005, le recours aux “traitements alternatifs” -ceux à base de millepertuis en font partie avec les autres phytothérapies- concernerait trois cancéreux sur quatre.

Dès 2000, l’Agence française de Sécurité sanitaire des Produits de Santé (AFSSaPS) recommandait de ne pas utiliser cette plante en présence de certains médicaments. Des produits parfois très courants comme la digoxine, la théophylline, les anticoagulants à base d’anti-vitamine K, des contraceptifs oraux et certains antidépresseurs. D’autres moins utilisés comme la ciclosporine ou l’indinavir, un traitement contre l’infection à VIH.

La prudence est donc de rigueur en présence de millepertuis mais aussi de tout autre produit de phytothérapie. Car le naturel n’est pas toujours synonyme de bénéfice ni d’absence de risque. Si vous recourez à des traitements à base de plantes, informez-en toujours votre médecin.

  • Source : La Revue Prescrire, Tome n°26, n°268, AFSSaPS

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