Pollution aux dioxines : les risques pour l’homme

11 janvier 2011

Après qu’une alerte à la dioxine ait été émise en Allemagne, le Réseau européen d’alerte en sécurité alimentaire (RASFF) a identifié un lot d’aliments contaminés dans une ferme de Vourey (Isère). Le ministère de l’Agriculture est toutefois rassurant, précisant que l’activité de cet élevage « est dédiée à la production d’œufs pour la recherche et l’expérimentation, et non à la production alimentaire ».

Par mesure de précaution, l’élevage est placé sous surveillance dans l’attente des résultats d’analyses complémentaires. « En Allemagne, plus de 4 700 exploitations d’élevage de poules, dindes et cochons, ont dû suspendre leurs livraisons après la détection de résidus de dioxine dans l’alimentation animale », explique le ministère. Outre-Rhin, l’enquête de traçabilité se poursuit. Elle doit permettre l’identification de tous les lots provenant de ces exploitations, puis leur retrait du marché.

Pas de risque alimentaire ponctuel

Les dioxines ou tétrachlorodibenzo-p-dioxines ont été classés en 1997 comme « cancérogènes certains pour l’homme » par le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC). Elles sont également neurotoxiques, et connues pour perturber le système reproductif. Selon l’Agence nationale de Sécurité sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (ANSES), « le terme de dioxines est un nom générique qui recouvre plus de 200 molécules différentes qui apparaissent notamment, au cours de la combustion de matériaux organiques, lors de l’incinération de déchets domestiques et industriels ». Ces composés n’ont jamais été produits intentionnellement.

Toutefois, l’ANSES rappelle que la toxicité des dioxines est essentiellement liée « à leur accumulation dans l’organisme au cours du temps, et non directement à la dose quotidienne ingérée. Hormis en cas de contamination massive d’une denrée, l’exposition ponctuelle à un aliment contaminé aura donc peu d’impact sur la santé ».

Les dioxines s’accumulent dans les tissus gras, notamment ceux d’origine animale à tous les niveaux de la chaîne alimentaire. L’alimentation constitue la principale voie d’exposition de la population générale (plus de 90% de l’exposition totale).

Pour aller plus loin : lire l’aide-mémoire de l’OMS sur les dioxines.

  • Source : OMS, Aide-mémoire, N°225, mai 2010 – ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l’Aménagement du territoire, 10 janvier 2001, Anses, 10 janvier 2011

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