Polyarthrite rhumatoïde : il n’y a pas que les médicaments !

04 juillet 2011

« Un patient bien informé sur sa maladie, et bien intégré dans un processus d’éducation thérapeutique, est un patient qui objectivement, va mieux ». Rhumatologue au CHR de Lille, le Pr René-Marc Flipo explique en effet, que dans ces conditions, le malade « gère de façon plus rationnelle sa maladie et ses traitements, tout en évitant certaines erreurs. Donc globalement, il est mieux traité ». Illustration avec la polyarthrite rhumatoïde, le plus fréquent des rhumatismes inflammatoires.

Qu’ils soient symptomatiques, de fond ou locaux, les traitements médicamenteux de cette affection sont nombreux… Les plus récents reposent sur les biothérapies et notamment sur les anti-TNF, des molécules qui contrôlent le phénomène inflammatoire. Mais les traitements non-médicamenteux occupent eux aussi une place importante.

La meilleure preuve ? En 2007, la Haute Autorité de Santé (HAS) a édité une synthèse des recommandations professionnelles aux médecins, exclusivement centrée sur le « hors médicaments ». Par la même occasion, le message adressé aux patients est à peine voilé : « n’attendez pas tout des traitements, si efficaces soient-ils ! »

S’informer et… bouger encore et toujours

« Quel que soit le stade de la maladie, les traitements non-médicamenteux ont leur place », insiste René-Marc Flipo. En premier lieu, les patients doivent bouger. « Nous devons en finir avec l’idée reçue selon laquelle un patient souffrant d’un rhumatisme inflammatoire doit réduire ses activités. Non, et encore non. Toutes les études le montrent : le mouvement est bénéfique et il doit être encouragé. » Encouragé mais aussi encadré, adapté à la condition du patient et à l’avancée de sa maladie. Le sujet doit donc être discuté avec le rhumatologue, au cas par cas.

En revanche, à la question de savoir si une modification du régime alimentaire peut être bénéfique, le Pr Flipo est plus nuancé. « Il n’existe pas de recommandations en ce sens. Mais nous le constatons dans notre pratique, de nombreux patients soulignent les bienfaits de régimes particulier. En cas de suppression par exemple, de certains aliments comme la viande rouge ou les produits laitiers… Ou au contraire, en privilégiant un composant comme les oméga 3… Nous devons être ouverts, et en discuter avec eux. A même titre d’ailleurs que de l’intérêt d’une cure thermale ou de l’homéopathie en traitement parallèle. C’est à voir au cas par cas ».

Le patient qui interroge ainsi son médecin délivre un signal fort d’implication face à la maladie. Il ne s’agit pas de subir les traitements mais de s’y intéresser, de poser des questions sur le pourquoi du comment. Savoir par exemple, qu’il est aussi fortement recommandé d’arrêter de fumer, notamment quand on souffre d’un rhumatisme inflammatoire. Deux raisons à cela : « Une, les malades atteints de polyarthrite sont déjà très fragiles sur le plan cardio-vasculaire. Deux, le tabac diminue l’efficacité de plusieurs traitements dont les anti-TNF », explique René-Marc Flipo. N’hésitez pas enfin à vous tourner vers des associations comme l’ANDAR. Par internet : www.polyarthrite-andar.com/ ou par téléphone : 0800 001 159 (gratuit depuis un poste fixe).

  • Source : Interview du Pr René-Marc Flipo, 16 mai 2011 – Société française de rhumatologie, Dossier Polyarthrite rhumatoïde, site consulté le 20 mai 2011

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