











« Ces règles très strictes rassuraient tout le monde. Ces restrictions, pourtant, n’ont aucun fondement scientifique. Le bon sens suffit généralement » rassure le Pr Patrick Tounian, pédiatre à l’hôpital Armand-Trousseau de Paris.
Secrétaire général de la Société française de Pédiatrie, spécialisé en nutrition pédiatrique, il insiste sur quelques conseils simples :
– L’introduction de nouveaux aliments doit se faire entre 4 et 6 mois : inutile de commencer plus tôt. Le lait suffit à combler tous les besoins du nourrisson. C’est même néfaste. Car si l’enfant mange d’autres aliments, sa consommation de lait diminue, avec à la clef des risques de carence. Jusqu’à 10 mois, on gardera un minimum de 3 biberons ou 3 tétées par jour ; et jusqu’à 2-3 ans, après le passage au lait de croissance, au moins un à deux biberons quotidiens. Soulignons également que l’introduction trop précoce de nouveaux aliments augmente le risque d’allergies, particulièrement dans les familles à risque ;
– Elle doit se faire aussi dans un ordre précis : d’abord les légumes et les fruits, puis tout le reste ;
– Ajoutez du sel et du sucre, mais dans les limites du raisonnable. Dans ce cadre-là, aucun effet défavorable n’est prouvé.
De la souplesse en toute chose On a longtemps recommandé de n’introduire qu’une nouvelle saveur par jour. C’est inutile pour la plupart des aliments, à part ceux réputés allergisants : les œufs, les poissons, les fruits exotiques, les fruits à coque (noix, noisettes, amandes), et les crustacés. Mieux vaut espacer la découverte de ces mets de quelques jours. En cas de réaction allergique, le « coupable » sera plus facilement identifié.
« Le nombre et les horaires des repas sont définis pour des raisons plus sociales que médicales : 3 à 4 repas par jour, à des heures assez régulières pour que le nourrisson s’y retrouve, mais encore une fois sans rigidité » conseille à nouveau le Pr Tounian. Pas de crainte non plus quant aux quantités : l’enfant ne réclame jamais trop, il se régule de lui-même : n’ayez donc pas peur de le rendre obèse !
Une supplémentation ? Même un enfant en bonne santé peut avoir besoin de suppléments en vitamines et en minéraux : vitamine D, fluor (s’il existe un risque de caries), vitamine K pour ceux qui sont allaités exclusivement. C’est à votre médecin de vous faire ces recommandations, en fonction de chaque cas particulier.
Source : Interview Pr Patrick Tounian, 28 décembre 2009
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