Pourquoi certains ont peur du vendredi 13 ?

13 octobre 2023

Le vendredi 13 est considéré par beaucoup comme portant malheur. Cette superstition populaire peut parfois aller jusqu’à la phobie. Cette dernière porte même un nom: la paraskevidékatriaphobie.

Certains hôtels ou compagnies aériennes sont dépourvus de chambres et d’étages ou de rangées de sièges portant le 13. Et pour cause, cette superstition liée à ce nombre est à la fois répandue et bien ancrée dans la culture. Mais à partir de quel moment cet évitement peut-il êtes considéré comme une phobie ?

A l’origine de la peur…

De nombreuses cultures trainent ce mythe du vendredi 13. La culture judéo-chrétienne n’échappe pas à la règle car elle nous renvoie au dernier repas du Christ, avant la trahison de Judas : 12 apôtres + Jésus, cela donne 13. Quant au vendredi, il marque le jour de la crucifixion du Christ.

Comment se manifeste-t-elle ?

« Si le chiffre 13 entraîne chez le patient une souffrance cliniquement significative et entrave sa liberté, avec à la clef une angoisse importante, on peut raisonnablement penser à une phobie », détaille Abdelkader Mokeddem, psychologue clinicien à Paris, sur son site internet. Cette phobie peut se manifester sous plusieurs formes, souvent associées. « Le patient calcule tout (ou presque) pour éviter la combinaison maléfique : 13. On se situe là à la limite d’un TOC (trouble obsessionnel-compulsif de comptage) », décrit le psychologue. Il « redoute par-dessus tout l’évocation de ce chiffre, il se sent mal, angoissé ou très nerveux les 13 du mois avec un pic anxieux les vendredis 13, et/ou il refuse de sortir si les personnes réunies sont au nombre de 13. »

Quelles sont les causes de cette phobie ?

Outre l’évitement général de ce chiffre, d’autres éléments déclencheurs peuvent intervenir comme « un événement traumatisant survenant le 13 du mois », estime sur son site internet Rodolphe Oppenheimer, psychothérapeute-psychanalyste à Paris. « Les films, les reportages et les livres sur ce sujet peuvent également renforcer cette peur. » D’autant plus chez celles et ceux sujets aux troubles anxieux.

Quelle prise en charge ?

Un traitement par thérapie comportementale et cognitive (TCC) est le plus adapté. Il s’agit d’abord de « repérer et isoler toutes les croyances liées à ce chiffre et leur restructuration cognitive », indique Abdelkader Mokeddem. Ensuite la TCC consistera à exposer graduellement le patient à des situations phobiques. « Au bout de quelques mois, les angoisses sont largement atténuées. Le patient retrouve sa liberté », assure-t-il.

 

  • Source : site de Abdelkader Mokeddem, psychologue clinicien à Paris – site de Rodolphe Oppenheimer, psychothérapeute-psychanalyste à Paris

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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