Pourquoi la rougeole est-elle si contagieuse ?

03 novembre 2011

Comment le virus de la rougeole quitte-t-il un organisme infecté pour contaminer un autre ? Des chercheurs de l’INSERM ont identifié un récepteur-clé – la nectine-4 – localisé au niveau de la trachée et permettant au virus de se propager très rapidement par voies aériennes.

Alors qu’une quarantaine de cas de rougeole avait été déclarés chaque année en 2006 et 2007, la France connaît depuis 2008, une flambée de rougeole. Déjà 14 600 cas ont été recensés dans le pays depuis le début de l’année 2011. Ce virus est un des pathogènes humains les plus contagieux et peut entraîner de graves complications, parfois mortelles. Il est transmis d’hôte à hôte principalement par voies aériennes (postillons, éternuements…).

Une collaboration internationale, impliquant notamment des chercheurs de l’unité INSERM 891 (Centre de recherche en cancérologie de Marseille) vient de mettre en lumière le rôle d’un récepteur dans le processus de contagion. « Les virus se servent généralement de récepteurs cellulaires pour initier et propager l’infection dans l’organisme » explique l’INSERM. « C’est le cas pour le virus de la rougeole qui infecte les cellules immunitaires présentes au niveau des poumons pour entrer et se propager dans l’organisme. Il sort de son hôte en utilisant un autre récepteur : la nectine-4. Cette dernière est spécifiquement localisée au niveau de la trachée, un site anatomique ‘privilégié’ pour faciliter la contagion par voies aériennes ».

Rappelons que la maladie n’est pas anodine. Elle affecte toutes les populations, même si elle frappe plus durement les nourrissons et les personnes âgées. Depuis le début de l’épidémie en 2008, près du tiers des malades a été hospitalisé. Au total, 26 encéphalomyélites et plus de 800 pneumonies graves ont été observées. Et déjà six décès ont été recensés.

Il est pourtant simple de s’en protéger. Le vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons (RRO) est parfaitement efficace. Il est bien toléré et ne fragilise ni les enfants, ni les adultes. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à interroger votre médecin.

  • Source : INSERM, 2 novembre 2011

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