Prévention des cancers du sein : des promesses non tenues ?

20 août 2003

L’utilisation de tamoxifène ou de raloxifène chez des femmes en bonne santé mais en situation de risque pour prévenir l’apparition d’un cancer du sein est-elle bien raisonnable ? A en croire un récent article du Lancet, la question se pose…

Confirmé pour ce qui concerne le tamoxifène, encore sujet à études pour le raloxifène, l’effet protecteur de ces modulateurs sélectifs des récepteurs oestrogéniques est réel. En revanche, leur rapport bénéfice/risque est clairement mis en cause…

Considéré comme un traitement de référence dans le traitement des cancers du sein métastasés, vanté pour ses capacités à prévenir son apparition chez la femme en bonne santé mais en situation de risque, le tamoxifène est en effet sur la sellette. Selon les résultats d’une vaste étude réalisée sur plus de 36 000 femmes suivies pendant 5 ans, il diminue bien de 38% le risque de cancer du sein. Mais de l’autre côté de la balance, il augmente dans des proportions appréciables les risques de cancer de l’utérus, d’accidents thromboemboliques et/ou d’accidents vasculaires cérébraux (AVC).

Le Dr Jonas Bergh, du Karolinska Institutet de Stockholm, vient d’écrire au Lancet. Et selon lui « la stratégie idéale de prévention des cancers du sein doit également apporter des effets cardio-vasculaires favorables, de réels bénéfices pour le système nerveux central, une sécurité réelle pour l’utérus et enfin des avantages pour la santé du squelette. En plus bien sûr, d’une réelle efficacité pour prévenir les cancers du sein. Or les médicaments actuels (tamoxifène et raloxifène, n.d.l.r) ne remplissent pas ces objectifs ».

  • Source : The Lancet, Vol.362, n°9379

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