Prise en charge à l’hôpital : les bons et mauvais points de la HAS
28 décembre 2017
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Selon la Haute Autorité de Santé, la prise en charge de l’AVC et la chirurgie de l’obésité nécessitent d’être améliorées en France. En revanche, la HAS considère que l’hémorragie du post-partum et l’hémodialyse figurent parmi les problèmes de santé les mieux traités en établissement hospitalier. Les résultats sont publiés sur le site www.scopesante.fr.
Hémorragie du post-partum
L’hémorragie après accouchement se produirait dans 5% des cas. Cependant certaines maternités affichent encore des taux de 19%. En 2017, les résultats s’améliorent : 9 femmes sur 10 ont bénéficié de mesures pour prévenir la survenue de l’hémorragie. Et lorsqu’elle se produit, les premières actions pour limiter les complications graves ont été réalisées pour 8 femmes sur 10. Toutefois, 3 parturientes sur 10 n’ont pas bénéficié dans les 2 heures après leur accouchement et avant la sortie de la salle de naissance, d’une surveillance minimale.
Hémodialyse
L’insuffisance rénale chronique terminale touche plus de 76 000 personnes en France. « En l’absence de greffon disponible ou en raison de comorbidités, ces patients doivent bénéficier d’un traitement de filtration du sang pour pallier la défaillance de leurs reins ». C’est l’hémodialyse, un traitement lourd qui impacte la qualité de vie. « En 2017, la surveillance globale de l’état de santé des patients est bonne et s’améliore encore », indique la HAS. Ainsi, 91% des patients ont eu un bilan sanguin régulier pour vérifier l’absence d’anémie, 84% pour évaluer leurs éventuelles carences en fer et 93% pour évaluer leur statut nutritionnel. Toutefois les résultats sont encore insuffisants concernant le suivi des patients identifiés comme à risque de dénutrition : 40% d’entre eux ne bénéficient toujours pas d’une consultation avec une diététicienne.
AVC
« Alors qu’une prise en charge dans les toutes premières heures est cruciale, seul 1 patient sur 3 est arrivé à l’hôpital dans les 4 heures suivant son AVC en 2017 », souligne la HAS. Et pour ces patients arrivés en urgence, la qualité de la prise en charge progresse mais nécessite encore d’être améliorée : seuls 30% ont pu passer une IRM ou un scanner cérébral dans les 30 premières minutes comme recommandé.
« Tous patients confondus, 8 sur 10 bénéficient désormais d’une expertise neuro-vasculaire menée par un médecin spécialiste pour confirmer le diagnostic. » En revanche, concernant le suivi, seuls 65% ont pu avoir une consultation de dépistage des troubles de la déglutition avant une alimentation liquide ou solide. Et à peine plus d’un patient sur deux s’est vu programmer une consultation post-AVC.
Chirurgie de l’obésité
Enfin la chirurgie bariatrique, qui vise à prendre en charge l’obésité morbide, souffre aussi d’une prise en charge défaillante. « En amont de l’opération, 3 patients sur 10 n’ont pas eu de bilan de leurs comorbidités, de bilan endoscopique et d’évaluation psychologique », explique la HAS. Pourtant ces examens sont indispensables pour s’assurer qu’il n’existe pas de contre-indications. En outre, l’opération d’un patient sur deux seulement a été décidée lors d’une concertation entre professionnels de plusieurs disciplines et communiquée au médecin traitant.