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Comme le rapporte la Voix du Nord, dimanche 16 novembre, une adolescente de 17 ans a été découverte sans vie à son domicile, à Roubaix (Nord). Des bonbonnes de protoxyde d’azote ont été retrouvées dans son logement. Si une enquête a été ouverte pour déterminer les causes du décès, le gaz hilarant est suspecté.
Le protoxyde d’azote (N₂O), communément appelé « gaz hilarant », est un produit initialement utilisé dans des domaines variés, notamment en médecine comme anesthésique, comme additif pour les siphons à chantilly mais aussi dans l’industrie. Cependant, son usage détourné à des fins récréatives s’est considérablement développé ces dernières années, notamment auprès des jeunes. Selon le Baromètre de Santé publique France, en 2022, 14 % des 18-24 ans avaient déjà expérimenté le protoxyde d’azote, et plus de 3 % déclaraient en avoir consommé dans l’année écoulée. Depuis 2020, les signalements d’intoxications liées à l’usage détourné de cette substance sont en hausse constante.
Ce qui est alarmant, c’est que de nombreux usagers méconnaissent totalement les risques qu’ils encourent, pensant à tort que ce « gaz hilarant » est inoffensif.
Lorsque la consommation de protoxyde d’azote est répétée et à intervalles rapprochés, elle peut entraîner des complications graves. L’une des causes de décès les plus directes est la formation de caillots sanguins (thromboses). Ces caillots peuvent se détacher et provoquer une embolie pulmonaire, une obstruction soudaine d’une artère pulmonaire qui peut être rapidement fatale si elle n’est pas prise en charge à temps.
Lorsque le protoxyde d’azote est inhalé en grande quantité, il peut remplacer l’oxygène dans les poumons. Cette privation d’oxygène peut entraîner des lésions cérébrales irréversibles, voire la mort par asphyxie.
L’inhalation peut aussi être à l’origine d’effets rapides et dangereux comme des vertiges, une perte de réflexes, des troubles de l’équilibre et de la coordination, augmentant le risque de chutes et d’accidents.
Si après avoir consommé du protoxyde d’azote, une personne ressent des engourdissements dans les bras et les jambes, des sensations de brûlure ou de décharge électrique, des picotements, une perte du toucher ou des difficultés à marcher, il est impératif de consulter rapidement un professionnel de santé ou de contacter un centre antipoison.
Dans les cas plus graves, lorsqu’une personne présente une sensation de malaise, des difficultés respiratoires ou des troubles de la conscience, il faut immédiatement composer un numéro d’urgence (112, 15 ou 18).
Le drame de Roubaix – même si l’enquête est encore en cours – rappelle que le protoxyde d’azote n’est pas un simple divertissement. Cette substance, facilement accessible malgré les restrictions légales (la vente est interdite aux mineurs), peut entraîner des conséquences irréversibles, voire mortelles.

Source : https://www.lavoixdunord.fr/1646982/article/2025-11-17/roubaix-une-adolescente-de-17-ans-decedee-le-protoxyde-d-azote-en-cause - Santé publique France

Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet