Ptosis : j’ai la paupière qui tombe…

23 juin 2011

Le ptosis, que les spécialistes appellent également la ptose palpébrale – correspond à un affaissement pathologique de la paupière supérieure. Congénital ou acquis, celui-ci peut être la conséquence d’une atteinte du muscle releveur ou de ses connexions nerveuses. Dans certains cas, la paupière peut aller jusqu’à recouvrir la pupille, entraînant un handicap réel.

– Les ptosis aponévrotiques correspondant à une faiblesse de l’aponévrose – une sorte de tendon – du muscle releveur de la paupière. Ce sont les plus répandus. « Dans ce cas, cette partie de la paupière supérieure se détend. Le patient ne parvient donc plus à ouvrir l’œil », précise le Dr Olivier Galatoire, ophtalmologiste et oculoplasticien à la Fondation Rothschild à Paris. Qu’il soit d’origine traumatique ou imputable au vieillissement, il est impossible de prévenir ce phénomène. Les ophtalmologistes le qualifient alors de ptosis sénile, ou de chute de la paupière liée à l’âge.

– Dans le cas des ptosis neurogènes, c’est la commande nerveuse du muscle releveur qui fonctionne mal , ou pas du tout. Il peut s’agir d’une anomalie de la transmission neuromusculaire. Certains ptosis neurologiques peuvent être un signe d’alerte de pathologies neuro-vasculaires graves, comme un anévrisme par exemple. La chute brutale de la paupière constitue alors un symptôme qui doit la faire considérer comme une urgence médicale. Le ptosis neurotoxique pour sa part, est causé par certains venins d’animaux. Très rare, il constitue lui aussi, une urgence médicale dans la mesure où il précède souvent l’apparition d’une insuffisance respiratoire.

– Les ptosis myogènes correspondent à une anomalie ou une malformation du muscle lui-même. Certains sont d’origine congénitale, et peuvent donc affecter des enfants.

– « Une fois l’atteinte générale prise en charge, le traitement du ptosis repose sur la chirurgie », souligne le Dr Galatoire. Le chirurgien peut soit « raccourcir le muscle releveur s’il s’est distendu, soit suspendre la paupière au muscle du front en cas d’insuffisance de la commande nerveuse du muscle par exemple ». Si la ptose palpébrale entraîne une gêne fonctionnelle réelle, il est indispensable d’intervenir.. En particulier si la paupière recouvre la pupille, entraînant un rétrécissement du champ de vision. « Le ptosis peut également induire des troubles optiques (astigmatisme) lorsque le poids de la paupière modifie la courbure de l’œil », conclut Olivier Galatoire.

  • Source : Interview du Dr Olivier Galatoire, oculoplasticien à la Fondation Rothschild à Paris, 10 juin 2011

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