Quand la puberté prend du retard

14 juin 2018

La puberté est synonyme de grands changements dans la vie d’un ado. Pourtant, chez certains, ce moment sera plus long à arriver. Comment expliquer le retard pubertaire ? Et doit-on s’en inquiéter ?

On parle de retard pubertaire en cas d’absence d’augmentation du volume testiculaire après l’âge de 14 ans chez le garçon et de développement mammaire après 13 ans ou d’absence de règles à 15 ans chez les filles.

Ces retards sont plus fréquents chez les garçons. Dans 60% des cas, on parle de forme « simple », le plus souvent transmise génétiquement. Cette puberté tardive se corrigera spontanément. Mais parfois, le retard peut être lié à une anomalie hypothalamo-hypophysaire ou à un hypogonadisme, c’est-à-dire un déficit d’activité des glandes sexuelles, ou gonades. Ce dernier peut être d’origine tumorale, ou en lien avec des carences nutritionnelles.

Pour ce qui est des filles, parmi les causes de retard de la puberté, « il peut s’agir très souvent d’une anomalie de la commande des ovaires », explique le Collège national des Gynécologues et Obstétriciens français (CNGOF). « Par exemple, si le poids d’une petite fille est trop faible, si elle sélectionne trop son alimentation et ne mange pas assez d’aliments contenant du gras, ou si son activité physique est trop importante par rapport à son alimentation, la commande des ovaires tarde à démarrer. » Il s’agit là de causes « fonctionnelles ». Elles sont réversibles le plus souvent avec une meilleure alimentation ou une diminution de l’activité sportive.

D’autres causes peuvent être évoquées comme un syndrome de Turner par exemple. Ou encore, le résultat de traitements réalisés dans l’enfance comme des traitements de chimiothérapie ou de radiothérapie. « Il peut s’agir exceptionnellement d’une anomalie de l’utérus qui est absent ou malformé ».

Quel traitement ?

« On traitera la cause chaque fois que c’est possible », note la Société française d’endocrinologie. « Ainsi, en cas de maladie chronique, le développement pubertaire reprendra un cours normal avec le traitement étiologique de la pathologie. Le traitement d’une tumeur hypophysaire est réalisé en première intention, avant la substitution hormonale visant à corriger le retard pubertaire. Dans les autres cas, le but est d’abord d’assurer un développement pubertaire complet et une activité sexuelle normale. Un traitement substitutif à doses progressivement croissantes par les stéroïdes sexuels (testostérone chez le garçon, estrogènes puis estroprogestatifs chez la fille) est habituellement prescrit. »

  • Source : Collège national des Gynécologues et Obstétriciens français - Société française d’endocrinologie, consultés le 14 juin 2018

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dominique Salomon

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