











Les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine, des antidépresseurs assez largement utilisés, augmenteraient le risque de saignements de lappareil digestif. Une équipe espagnole dirigée par le Dr Francisco Jos de Abajo publie une étude selon laquelle ces antidépresseurs entraînent un risque de saignements identique à celui reconnu pour de faibles doses dIbuprofène. Ce médicament très répandu appartient à la classe des anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS), lesquels sont bien connus pour leur retentissement gastrique. Le travail des médecins madrilènes a porté sur plus de 1.650 patients victimes dhémorragies digestives, comparés à 10.000 personnes constituant un groupe contrôle. La proportion des malades chez qui ces antidépresseurs ont provoqué des hémorragies est modeste: 1 cas sur 8.000 patients traités. Toutefois, leur association avec un AINS ou de laspirine est susceptible daugmenter considérablement le risque hémorragique. Tous ces médicaments sont très utilisés dans la plupart des pays développés. Ils sont fréquemment associés, ce qui pourrait constituer un vrai problème de santé publique. Des études complémentaires seront nécessaires pour déterminer la part de responsabilité relative de chaque produit en cas dhémorragies. Il est probable que la question sera suivie avec attention par les autorités françaises, car il est notoire que la consommation dantidépresseurs atteint dans notre pays des niveaux record.
Source : BMJ, 21 octobre 1999
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