











Accueil » Santé Publique » Quel futur pour la loi Evin ?
Le 28 juillet, Jean-Pierre Raffarin recevait le Livre Blanc du groupe de travail mis en place pour traiter diverses questions liées à la consommation d’alcool. Après la torpeur estivale, il va falloir le ressortir de son tiroir et lui donner un destin.
La loi Evin doit-elle être maintenue comme le réclament tous les professionnels de la Santé et notamment l’Académie nationale de Médecine ? Doit-elle être modifiée ou simplement “aménagée”, puisque d’aucuns voient comme une nuance entre les deux formulations ?
La question de fond est là : oui ou non, la pub pour le vin doit-elle être autorisée ? Eclipsée par la volonté déclarée de Philippe Douste-Blazy de faire apposer sur les bouteilles un avertissement destiné aux femmes enceintes, elle va revenir au galop.
Car les producteurs n’en démordent pas : pour vendre ils veulent faire de la publicité. Mais attention, pas n’importe comment. Une publicité éthique, informative et pour tout dire responsable. Bref une pub sérieuse. C’est pourquoi l’association Vin et Société enjoint Jean-Pierre Raffarin de tenir ses engagements. Il doit selon ses responsables, faire part de sa position “sur ce sujet qui mérite d’être traité sérieusement“.
Nul n’en disconviendra. Mais face à des épidémiologistes et des professionnels atterrés par le développement en France du syndrome d’alcoolisation foetale, la filière viticole doit donner des garanties quant à sa conception du “sérieux”. Lorsqu’ils s’expriment hors frontières par exemple, les vignerons de Bordeaux n’hésitent pas à se lâcher. Dans le cadre d’une campagne “d’information”, verrons-nous demain et sous leur signature des placards publicitaires à caractère érotique ? Et si non, pourquoi la liberté devrait-elle se décliner différemment d’un pays à l’autre ?
Source: The Globe, N°1&2, 2004
Source : Institut Pasteur, OMS
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