Quelle vie sexuelle après un AVC ?
10 février 2022
Les suites d’un accident vasculaire cérébral posent de nombreuses questions, notamment en ce qui concerne l’intimité. Peut-on faire l’amour après un AVC ? Combien de temps attendre ? Un rapport sexuel augmente-t-il le risque de récidive ? Faisons le point.
Un AVC est responsable de changements dans la vie de celui ou celle qui en est victime. Mais aussi plus généralement dans la vie de couple. Ainsi, les peurs peuvent plonger les deux partenaires dans toute une série d’émotions, comme le doute par exemple : suis-je toujours attirant ? peut-on faire l’amour sans risques ? etc.
Un accident vasculaire cérébral peut altérer la sexualité de diverses façons :
– La crainte d’un autre AVC ;
– Des faiblesses musculaires d’un côté du corps avec une altération de la mobilité, des sensations, la survenue d’une incontinence ;
– Des changements d’humeur. Un AVC peut en effet altérer la vision que vous avez de vous-même. Une dépression et une anxiété sont courantes après un accident ;
– Les hommes ont dans certains cas des difficultés à avoir une érection et à éjaculer ;
– Les femmes, elles, peuvent connaître une sensibilité et une lubrification réduites au niveau du vagin.
Comment reprendre une vie sexuelle ?
Le premier conseil est d’en parler à votre médecin. Il saura vous rassurer, vous conseiller. Par exemple en ce qui concerne le risque de récidive. Aucune étude n’a montré qu’une relation sexuelle pouvait provoquer un nouvel accident. Par ailleurs, chacun est différent. C’est à vous de déterminer le moment où vous vous sentez prêt. Ne vous mettez pas la pression. Ensuite :
– Choisissez avec votre partenaire le meilleur moment, celui où vous serez reposés. Commencez doucement, par des massages par exemple. Il faut du temps pour se réapproprier son corps, réapprendre les positions…
– Avant de faire l’amour, rendez-vous aux toilettes pour vider votre vessie ;
– Utilisez un lubrifiant à base d’eau afin de prévenir la sécheresse vaginale ;
– Si l’on vous a prescrit des médicaments qui altèrent la fonction sexuelle (antidépresseurs, médicaments contre l’hypertension…), n’arrêtez pas votre traitement et parlez-en avec votre médecin ;
– Enfin, la communication est un élément clé d’une vie sexuelle. Les patients atteints d’aphasie – la perte de la capacité de comprendre ou de s’exprimer – peuvent se sentir diminués. Apprenez d’autres façons de communiquer vos besoins sexuels. Par exemple, l’utilisation du toucher et des caresses n’a pas besoin d’explications.