Quelques gouttes de sang pour une cirrhose…

11 octobre 2011

Diagnostiquer une cirrhose du foie grâce à un simple test sanguin, sans examen lourd ou douloureux ? C’est aujourd’hui entré dans la pratique grâce au CirrhoMètre®, un test mis au point par le Pr Paul Calès, du service d’hépato-gastroentérologie du CHU d’Angers. Au mois de juin de cette année, celui-ci a été admis au remboursement par l’Assurance-maladie.

Jusqu’au début des années 2000, le diagnostic de cirrhose reposait sur le constat d’un ensemble d’anomalies… pour la plupart non spécifiques. Finalement, l’examen le plus convaincant était l’analyse en microscopie de cellules du foie prélevées par biopsie. Cette dernière n’est cependant pas dénuée de risque. « C’est un examen réalisé sous anesthésie locale, invasif et coûteux », nous a expliqué le Pr Paul Calès.

L’arrivée des tests basés sur l’analyse du sang – d’abord le FibroMètre® en 1997 puis le Fibrotest® en 2001- a modifié la donne. Grâce à eux, le diagnostic devenait possible en recourant simplement à une prise de sang. Pourtant, ces tests ne mesurent que le degré de fibrose hépatique, sans préciser exactement le diagnostic de cirrhose.

« Seul le CirrhoMètre® se concentre sur cette affection. Dans 75% des cas il permet d’exclure ou au contraire d’affirmer le diagnostic de cirrhose », précise Paul Calès. « Le patient se rend à jeun dans un laboratoire d’analyses biologiques et médicales, avec l’ordonnance de son médecin pour une prise de sang. L’analyse est réalisée en moins de 5 jours. Un calculateur commente immédiatement le résultat, exprimant la probabilité d’avoir une cirrhose. » Pris en charge en cas d’hépatite chronique C traitée et sans comorbidité chez l’adulte, cet examen ne coûte que 37,80 euros… au lieu de 1 000 euros en moyenne, pour une biopsie en milieu hospitalier.

Qu’est-ce que la cirrhose ? Stade ultime des maladies chroniques du foie, la cirrhose est une cicatrice fibreuse (une fibrose) très évoluée et souvent irréversible. Longtemps silencieuse, la cirrhose est diagnostiquée dans un cas sur deux alors que le patient souffre déjà d’un cancer hépato-cellulaire ou d’hémorragie ou autre complication. Aucun symptôme n’est associé à la cirrhose au début, d’où l’intérêt d’un dépistage appuyé sur un test non invasif.

  • Source : Interview du Pr Paul Calès, 20 septembre 2011

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