Quels médicaments éviter en 2023 ?

03 janvier 2023

Dans sa livraison annuelle sur les médicaments « à écarter », la revue indépendante Prescrire cible au total 107 médicaments autorisés à la vente dans l’Union européenne, mais « plus dangereux qu'utiles ».

L’objectif affiché par la Revue Prescrire ? « Aider à choisir des soins de qualité, ne pas nuire aux patients et éviter de leur faire courir des risques disproportionnés ». C’est pourquoi, pour la 11e année consécutive, la revue indépendante publie la liste des médicaments dont la balance bénéfices/risques est défavorable, parce qu’ils « exposent à des risques disproportionnés par rapport aux bénéfices qu’ils apportent », parce que leur utilisation est dépassée, ou en cas « de médicaments dont l’efficacité n’est pas prouvée au-delà de celle d’un placebo, et qui exposent à des effets indésirables particulièrement graves ».

Au total, la liste des médicaments « plus dangereux qu’utiles » recensés par Prescrire entre 2010 et 2022, s’élève désormais à 107 médicaments autorisés dans l’Union européenne, dont 88 sont commercialisés en France. Plusieurs médicaments viennent de rejoindre cette liste.

  • Les protéines d’arachide : « une poudre de graine d’arachide contenant des protéines d’arachide (Palforzia), utilisée par voie orale dans la désensibilisation en cas d’allergie à l’arachide, a réduit la fréquence et l’intensité des réactions allergiques à l’arachide lors d’un test réalisé à l’hôpital ». En revanche, elle a eu pour effet d’augmenter les réactions allergiques dans la vie quotidienne des patients, y compris celles motivant l’administration d’adrénaline. « L’éviction alimentaire quotidienne des arachides, ainsi que la mise à disposition de stylos injecteurs d’adrénaline et l’appropriation de leur maniement par les patients et leur entourage, restent les premiers choix, faute de mieux », indique Prescrire.

 

  • Le roxadustat (Evrenzo) : autorisé dans l’anémie liée à une insuffisance rénale chronique, ce médicament, n’est globalement pas plus efficace que les époétines, qui stimulent la production des globules rouges par la moelle osseuse, pour corriger l’anémie. Il semble en revanche augmenter la mortalité chez certains patients, et son profil d’effets indésirables est plus chargé. Selon Prescrire, « une époétine reste une meilleure option ».

 

  • La teinture d’opium (Dropizal) : cette « soupe » de divers constituants du pavot, autorisée dans les diarrhées sévères, n’apporte pas d’avantage clinique par rapport au lopéramide (Imodium ou autre), un opioïde commercialisé seul dans cette situation.

 

  • Le nintédanib (Vargatef) : retiré de la liste des médicaments à écarter en 2020, cet inhibiteur de tyrosine kinases avec un effet antiangiogenèse, autorisé dans certains cancers bronchiques non à petites cellules, y fait son retour. Evalué dans d’autres indications (certaines fibroses pulmonaires, et la pneumopathie interstitielle diffuse liée à une sclérodermie systémique), il présente une balance bénéfices/risques défavorables pour ces indications.

 

Enfin, deux médicaments sont retirés provisoirement de la liste établie par Prescrire, le temps d’une réévaluation de leur balance bénéfices/risques. Il s’agit de l’idébénone (Raxone), molécule utilisée dans le traitement de la neuropathie optique de Leber, et du tériflunomide (Aubagio), un immunodépresseur autorisé dans la sclérose en plaques.

  • Source : Revue Prescrire - Décembre 2022

  • Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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