Qu’est-ce que le « syndrome du bébé oublié » dans une voiture ?

20 août 2025

Chaque été, un phénomène involontaire entraîne la mort de nourrissons oubliés dans des voitures. Connu sous le nom de syndrome du bébé oublié, il touche des parents aimants, souvent épuisés et surchargés mentalement.

Comment peut-on oublier son bébé dans la voiture ? Ce comportement s’explique par la conjonction de deux types de mémoire dans notre cerveau : celle des habitudes, c’est-à-dire les automatismes du quotidien, et celle dite “prospective” qui gère les actions à venir. En situation de stress, de fatigue ou de distraction, c’est souvent la mémoire des habitudes qui prend le dessus. Résultat, le parent se rend au travail en « pilote automatique », oubliant que l’enfant est à l’arrière du véhicule. D’autant que l’arrivée d’un nouveau-né est en soi un changement dans les habitudes des parents. Or, un imprévu dans le quotidien met du temps à être intégré. La preuve, après un déménagement, on peut facilement se surprendre à conduire jusqu’à l’ancienne adresse. 

Les changements de routine associés à un manque de sommeil et à une conversation téléphonique par exemple, peuvent suffire à provoquer ce court-circuit cognitif. « Cela se produit quand on a trop de choses auxquelles penser alors que notre cerveau n’est pas fait pour penser à trop de tâches en parallèle », souligne Vincent Joly, psychologue à Paris. Et comme un nourrisson reste souvent silencieux, sa présence passe plus facilement inaperçue. 

Des conséquences parfois dramatiques

L’intérieur d’un véhicule peut devenir un véritable four en quelques minutes. Les bébés, dont la température corporelle grimpe plus vite que celle des adultes, sont donc particulièrement vulnérables. Dans les cas les plus graves, cela peut mener à une issue tragique car le coup de chaleur peut être fatal en moins d’une heure chez un nourrisson. Mais même un oubli de quelques minutes, sans conséquence pour l’enfant, peut générer culpabilité et angoisse chez les parents. 

Comment prévenir  ?

« Il est important de rappeler que ce syndrome n’est ni une maladie, ni un acte de maltraitance », insiste Vincent Joly. C’est le fruit d’une surcharge cognitive. Pour l’éviter, quelques gestes simples peuvent faire la différence : 

– Posez un objet indispensable (sac, téléphone) sur le siège arrière, près de l’enfant ; 

– Collez un rappel visuel sur le tableau de bord ; 

– Installez des systèmes d’alerte, de plus en plus présents dans les véhicules récents ; 

– Demandez à la crèche de prévenir en cas d’absence inhabituelle. 

  • Source : Fondation Action enfance – interview de Vincent Joly, psychologue 

  • Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Vincent Roche

Destination Santé
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