Rhumatisme psoriasique, quand la peau et les articulations s’enflamment !

09 janvier 2012

Le rhumatisme psoriasique est une maladie inflammatoire chronique. Son incidence est loin d’être négligeable, puisqu’il touche 65 000 patients en France. Dans 80% des cas, le psoriasis précède l’apparition des atteintes inflammatoires.

« Il arrive aussi qu’il survienne après les inflammations », précise le Dr Emmanuelle Dernis, chef du service de Rhumatologie au centre hospitalier du Mans. « Le diagnostic alors, est encore plus difficile à établir ». Dans pareil cas, c’est la connaissance d’autres cas de psoriasis au sein de la famille, qui peut constituer un signal d’alerte. « Selon les études, nous considérons que 5% à 25% des patients souffrant d’un psoriasis développeront des inflammations articulaires », souligne Emmanuelle Dernis. « Les plus exposés sont ceux dont le psoriasis est étendu, ou lorsqu’il atteint l’ongle, le cuir chevelu ou les plis de peau ».

La forme la plus fréquente de l’affection est caractérisée par une inflammation de plusieurs articulations des doigts, et des orteils. Ces derniers présentent « un aspect boudiné. On dit qu’ils sont en saucisse. C’est un signe caractéristique ». Le rhumatisme psoriasique peut également prendre la forme d’une arthrite mutilante. Dans d’autres cas, la maladie cible la colonne vertébrale, mais le tableau clinique est souvent atypique.

Pour un patient déjà atteint de psoriasis, « la douleur inflammatoire doit alerter. Celle qui réveille la nuit. Il faut alors en parler à son médecin généraliste ou a son dermatologue ». Cette affection peut être « effroyable pour la qualité de vie, et sur le plan social à cause du psoriasis. Sans compter qu’il vient en plus se greffer des troubles fonctionnels pouvant aller jusqu’au handicap. »

L’objectif des traitements proposés par les médecins ne se limite pas à faire cesser les douleurs. Il vise aussi à « anticiper avant que ne survienne un handicap éventuel », ajoute le Dr Dernis. « Nous recourons aux antalgiques et aux anti-inflammatoires seuls. Lorsque cette stratégie n’est pas suffisante, nous envisageons alors la mise en place d’un traitement de fond, dont le but sera de prévenir les dégâts structuraux. Parmi ces médicaments, on retrouve le méthotrexate ou des médicaments plus récents, comme les anti-TNF alpha », conclut le Dr Dernis.

  • Source : Interview du Dr Emmanuelle Dernis, 18 novembre 2011

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