Santé mondiale : « la France doit tenir ses engagements »
05 août 2015
Le Collectif Santé 2015 s’inquiète des coupes budgétaires pour la santé mondiale récemment annoncées par le gouvernement français. © Anirban Dutta/ Action for Global Health
Le gouvernement va réduire de 15% son budget alloué à la santé mondiale. Soit 80 millions d’euros en moins par rapport aux prévisions. Une décision dénoncée par le Collectif santé 2015 qui devrait retentir sur la santé des populations concernées.
Sur les 600 millions d’euros prévus, le budget de la France attribué à la santé mondiale sera amputé de 15% à la fin de l’année 2015. Au total, 40 millions d’euros seront déduits du Fonds Mondial de lutte contre le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme.
Une revendication musclée
« A ces 40 millions de coupe s’ajoutent une longue liste d’engagements annoncés par le gouvernement mais non tenus », indique le Collectif santé 2015. Quelques 27,5 millions d’euros initialement consacrés à l’alliance des vaccins GAVI sont toujours bloqués. Autre point dénoncé, le peu de « financement accordé aux programmes de prise en charge des enfants du Sahel » et le manque de planification financière concernant le « programme Muskoka ». Initié en 2010 par le G8 pour répondre aux objectifs 4 et 5 du Millénaire pour le Développement, cet engagement financier a pour objectif de lutter contre la mortalité materno-infantile et la dénutrition. En 5 ans, la France y a contribué à hauteur de 500 millions, soit 100 millions versés tous les ans par l’Agence française du développement (AFD) et l’ONU. Mais la stratégie financière pour l’après-2015 ne serait pas fixée selon les spécialistes du Collectif santé 2015. « Sur le long terme, ce flou risque de fragiliser les programmes déployées auprès des femmes et des enfants ».
Addition salée. En cumulant toutes ces coupes, « 80 millions d’euros en moins » de la part de la France sont à prévoir. Cette somme représente un « montant infime au regard du budget de l’Etat, mais aura des répercussions bien réelles sur l’état de santé des populations les plus vulnérables ». L’accès aux vaccins, aux traitements contre la tuberculose, le paludisme et le VIH/SIDA devraient particulièrement pâtir de ces coupes budgétaires. Tout comme la lutte contre la dénutrition et le suivi gynécologique et pédiatrique. Le président François Hollande s’est exprimé à ce sujet le 6 juillet 2015, dans une lettre adressée au Collectif santé 2015.
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Source : Collectif santé 2015 : Actions contre la Faim, Equilibres & Population, Global Health Advocates France, Médecins du Monde, Oxfam France, le Planning Familial, Sidaction et Soltis, le 29 juillet 2015.
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet