La santé vaginale : savoir en parler

14 septembre 2016

Sécheresse vaginale, incontinence urinaire, douleurs… Le syndrome génito-urinaire survient après la ménopause chez près de la moitié des femmes. Lesquelles voient leur qualité de vie s’altérer. Pour autant, elles sont encore peu nombreuses à évoquer le sujet avec leur médecin.

Environ 5 femmes sur 10 âgées de 45 à 65 ans sont touchées par le syndrome génito-urinaire en France. Et selon une enquête OpinionWay pour Pfizer, ce sujet reste encore aujourd’hui tabou. En effet près de 40% des femmes1 concernées n’osent pas aborder ce problème qui touche à leur intimité.

« Le syndrome génito-urinaire est lié à l’insuffisance ostrogénique à la ménopause », explique le Pr Patrice Lopes, gynécologue au CHU de Nantes. « Cela va se traduire sur le plan vaginal par une sécheresse des muqueuses, responsable d’irritations, d’inconfort, de sensation de brûlures. Certaines femmes vont ainsi souffrir de ce que nous appelons la dyspareunie, autrement dit des douleurs au cours des rapports sexuels ».

Ce syndrome affecte également l’appareil urinaire. « Les femmes peuvent aussi présenter des pollakiuries (envies fréquentes d’uriner de jour comme de nuit), des infections, une incontinence urinaire», précise le Pr Lopes. « Ces symptômes altèrent la qualité de vie des femmes, avec des répercussions sur leur vie intime mais également sociale ».

Quelle prise en charge ?

C’est d’ailleurs ce que nous confirme le Dr Marie-Hélène Colson, sexologue à Marseille. « La santé vaginale doit aujourd’hui être prise en compte, car la vie des femmes concernées peut vraiment être pénible, notamment sur le plan sexuel. En effet les rapports vont devenir très douloureux, à tel point que certaines peuvent être amenées à refuser (pour cette raison) un rapport avec leur partenaire. Le couple risque ainsi d’en pâtir, d’autant plus si le sujet n’est pas abordé ».

Dans une étude menée sur 1 000 femmes ménopausées âgées de 55 à 65 ans, cet inconfort les mène, dans 58% des cas, à éviter toute relation intime. Cela entraîne parfois une véritable altération de la qualité de vie et une forme de résignation. Pourtant des solutions existent. A commencer par le dialogue… « Je conseille aux femmes d’en parler avec leur partenaire mais aussi avec leur médecin. L’objectif étant de retrouver étape par étape du plaisir avec son corps, grâce au travail qui sera mené en tandem par le gynécologue et le sexologue ».

Pour le Pr Lopes, il est important dans un premier temps de bien identifier la cause. « Nous allons donc vérifier qu’il s’agit bien d’une insuffisance en œstrogènes. Ensuite nous pourrons envisager un traitement local avec une hormone à action oestrogénique ». Ainsi, le Dr Marie-Hélène Colson évoque « l’existence de différentes présentations possibles (ovule, crème, comprimé vaginal, dispositif d’administration) ». Il faut y associer non seulement des hydratants voire des lubrifiants, mais également des probiotiques pour rééquilibrer l’écosystème vaginal3. Au-delà des traitements, elle conseille à ses patientes de modifier leurs habitudes en matière de sexualité. « Il peut être nécessaire par exemple de faire durer les préliminaires afin de parvenir à une meilleure lubrification ». En conséquence, l’important est d’aborder le sujet avec son partenaire et de consulter son médecin.

  • Source : Enquête menée par Opinion Way pour Pfizer en avril 2016 auprès de 100 gynécologues mixtes et libéraux et de 504 femmes âgées de 45 à 65 ans - Simon JA et al. Clarifying vaginal atrophy’s impact on sex relationships (CLOSER) survey : emotional and physical impact of vaginal discomfort on north American postmenopausal women and their partners. Menopause 2014 : 21 : 137-42 – Interviews du Dr Marie-Hélène Colson et du Pr Patrice Lopes, juin 2016

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dominique Salomon

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