











Accueil » Santé Publique » Sécu : devons-nous privilégier la morale ou lefficacité ?
« Cesser de prendre en charge des médicaments au service médical rendu insuffisant, il faut le faire. Cela fait partie de lhygiène du système mais cela ne réglera rien. Nous devons travailler là où sont les vrais enjeux économiques de la santé. »
Directeur général de Santéclair, une « plate-forme de services » pour 5 millions de clients de complémentaires santé, Marianne Binst estime ainsi que demain, léconomie du système de soins reposera sur une gestion assainie « de lhôpital, des rapports ville-hôpital notamment. On applaudit quand les dépenses dhospitalisation augmentent de seulement 4% sur un an, alors quen fait elles devraient baisser de 15% sur la même période, a-t-elle récemment déclaré lors des Auditions de la Santé organisées au Sénat
Un discours iconoclaste quil était urgent de tenir dans un tel lieu. Les nouvelles techniques favorisent la chirurgie ambulatoire, mais les temps dhospitalisation ne diminuent pas autant en France quau Canada Les nouveaux médicaments réduisent lincidence des accidents cardio-vasculaires, mais les services durgence sont toujours surchargés durgences qui nen sont pas toutes.
Si nous utilisions pleinement ces possibilités nouvelles, souligne Marianne Binst, « nous pourrions travailler en médecine de ville pour développer des alternatives à lhospitalisation plus efficaces, mieux adaptées aux attentes du public et génératrices déconomies. » Au lieu de cela, la refonte du tissu hospitalier se heurte à des féodalités locales et des intérêts parfois éloignés du sens commun.
« Pour restructurer la cancérologie en France, publions le taux de survie en fonction de la taille des tumeurs (au diagnostic). Le travail sera fait en 3 ans, grâce à leffet exercé sur linformation du consommateur et donc ses comportements. » Gestionnaire de soins, Marianne Binst a aussi géré des ressources humaines. Cest peut-être pour cela quelle refuse « lapproche de ces technocrates qui se considèrent seuls capables de définir une politique de soins à la place du consommateur, à plus forte raison quand il est pauvre et dépendant de la CMU. Il ny a aucune raison quun pauvre soit moins capable quun autre de se comporter en consommateur ! » Et oui
Source : Troisièmes « Auditions de la Santé, Sénat, avril 2003
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