Semaine nationale de la santé sexuelle : en parler et s’informer

05 juin 2024

Du 3 au 9 juin 2024 se tient la Semaine nationale dédiée à la santé sexuelle. L’objectif : parler ouvertement de la sexualité, chez les jeunes, les moins jeunes et au sein du couple. Le médecin sexologue, Damien Mascret, nous rappelle qu’aujourd’hui, « plus que jamais, la notion de communication dans le couple se développe au profit d'un échange plus direct sur les goûts et envies en matière de pratiques sexuelles ».

Qu’est-ce que la santé sexuelle ? Il en existe une définition simple, selon l’OMS : c’est « un état de bien-être physique, émotionnel, mental, associé à la sexualité ». Il s’agit donc d’une approche globale de la sexualité, qui va bien au-delà des aspects sanitaires et implique ainsi les questions de respect de soi et de l’autre, de plaisir et/ou de procréation.

L’avènement de la « sexualité positive », l’avis du sexologue

« Chez les jeunes, fortement imprégnés des scripts du porno, la découverte des différentes pratiques se fait désormais à un rythme accéléré, fait remarquer le Dr Mascret, mais il ne faut pas croire que la mise en avant de l’importance du consentement ait résolu le tiraillement entre ‘sexe’ et ‘sentiments amoureux’. Heureusement, les jeunes, en particulier les filles, disposent maintenant de nombreux contenus qui développent une sexualité positive, sans injonctions, basée sur le consentement et la bienveillance. »

Plus que jamais, « la notion de communication dans le couple se développe au profit d’un échange plus direct sur les goûts et envies en matière de pratiques sexuelles, analyse-t-il. Les études montrent que les couples ayant plus de dix ans de vie commune et qui communiquent beaucoup et facilement sur leur sexualité entre partenaires ont aussi une vie plus heureuse. »

Par ailleurs, beaucoup de seniors sont désormais plus exigeants sur la qualité de leur vie sexuelle, tout en étant plus indulgent avec eux-mêmes. Ainsi, « le modèle de la sexualité ‘performance’ s’éloigne, assure le sexologue. L’envie d’expérimentation (sex-toys, porno, lingerie, expérimentation du BDSM pour Bondage-Domination/Soumission-Sado-Masochisme, sexe à plusieurs, réalisation de fantasmes…) ne suffit pas. » Il faut aussi repérer les points de friction du cycle du désir. En parler avec un sexologue est toujours intéressant.

« Pour tous, conseille-t-il, la découverte de la sexualité sans pénétration est souvent l’occasion d’un véritable renouveau de la sexualité. »

Parler, s’informer sur la santé sexuelle

Cette dernière décennie, on a fait de gros progrès en matière de prévention des risques et d’outils d’information et de dialogue. Le site internet institutionnel de Santé publique France QuestionSexualite.fr met à disposition des informations précises et fiables sur toutes les thématiques en lien avec la santé sexuelle.

Parce qu’une bonne santé sexuelle implique une approche respectueuse de la sexualité en l’absence de discrimination et de violence, ainsi qu’un accès aux moyens de contraception et aux dépistages des IST, le ministère de la Santé et de la Prévention a aussi créé une série de dispositifs en faveur du grand public, et notamment auprès des plus jeunes. Voici lesquels.

Contraception, consultation longue santé sexuelle et préservatifs… pris en charge à 100 % chez les moins de 26 ans

– Depuis le 1er janvier 2022, tous les moyens de contraception remboursés par l’Assurance maladie sont pris en charge à 100 % pour les jeunes femmes de moins de 26 ans (pilules hormonales de 1ère ou de 2e génération, implant contraceptif hormonal, dispositif intra-utérin, consultations de médecin ou de sage-femme, examens ou actes médicaux en lien avec la contraception). Cela représente près de 3 millions de personnes.

– La consultation longue santé sexuelle est prise en charge à 100 % sans avance de frais. Toutes les personnes de moins de 26 ans sont concernées.

Trouver un centre de santé sexuelle (anciennement centres de planification et d’éducation familiale – CPEF) près de chez soi : ici.

– La contraception d’urgence est disponible sans limite d’âge. Elle est accessible en pharmacie sans ordonnance et prise en charge à 100 % par l’Assurance Maladie (depuis le 1er janvier 2023). Tout savoir sur la contraception d’urgence : ici.

– Les préservatifs, c’est sans ordonnance, pris en charge à 100 % par l’Assurance Maladie pour les moins de 26 ans. Déjà plus de 19 millions de préservatifs ont été remboursés pour cette classe d’âge depuis la mise en place du dispositif au 1er janvier 2023. Huit marques sont désormais remboursables (contre 2 en juin 2023).

Pour en savoir plus : « Un accès à la contraception sans avance de frais pour les moins de 26 ans » sur le site Ameli de l’Assurance Maladie.

– Le dépistage du VIH est désormais accessible sans ordonnance directement en laboratoire de biologie médicale et pris en charge à 100 %. D’autres IST devraient suivre.

  • Source : Interview du Dr Damien Mascret, médecin généraliste et sexologue, journaliste. Site de Santé publique France sur la Santé sexuelle (consulté le 05/05/24) ; Les diverses rubriques du site Ameli (consultées le 05/05/24) ; L’ouvrage du Dr Damien Mascret « Le cycle du désir : 7 clés pour retrouver votre instinct érotique » (2023).

  • Ecrit par : Hélène Joubert ; Édité par Emmanuel Ducreuzet

Aller à la barre d’outils