Socio-esthétique : soigner en traitant l’image de soi
09 novembre 2009
« La socio-esthétique, c’est le fait de travailler sur la resocialisation et l’estime de soi », dit joliment Marie-Aude Torres Maguedano, qui dirige le Cours d’Esthétique à option humanitaire et sociale (CODES).
Depuis sa fondation il y a 30 ans, ce centre incorporé au CHU de Tours a formé plus de 700 socio-esthéticiennes. Autant dire que cette profession dont on parle heureusement de plus en plus, n’est pas nouvelle…
« Les formations sont dispensées par des médecins, des infirmières, des psychologues, des psychiatres, des cadres ou des assistantes sociales. Nous leur apprenons à connaître les univers où elles devront intervenir ». Institutions pénitentiaires, services de gériatrie, de soins palliatifs, d’oncologie …
Les socio-esthéticiennes en fait, « participent à l’accompagnement corporel de la souffrance et de la douleur par l’écoute et le toucher. La maladie, la vieillesse, l’alcool entraînent souvent une altération de l’image de soi. Par leurs soins, elles contribuent à redonner confiance à des malades fragilisés ».
D’ailleurs depuis 2003, la socio-esthétique est inscrite comme soin de support dans le plan Cancer. Une reconnaissance à part entière à laquelle le CODES de Tours – seul centre de formation habilité par l’Etat – a toute sa part. Chaque année, 40 socio-esthéticiennes y sont formées. A la clef, des bénéfices inattendus. « Ces moments privilégiés qui me sont offerts sont la preuve d’un profond respect à mon égard », affirme Michel, en cure de désintoxication. « Cela m’a apporté la découverte d’une sorte de paix intérieure », souligne Paul, traité pour un cancer. Des témoignages apaisants, sereins et profondément humains. A l’image des soins si particuliers offerts par les socio-esthéticiennes.