











Le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) se manifeste sous la forme de troubles respiratoires sévères avec implication des deux poumons, et une température supérieure ou égale à 38° C. La maladie ne se transmet que par contact étroit avec un malade infecté.
L’agent responsable n’a pas encore été identifié formellement. Toutefois une équipe de Singapour suggère que le nouveau syndrome pourrait être dû à un virus de type voisin des virus grippaux, du type paramyxovirus. Il s’agit pour l’heure d’une hypothèse, qui n’a toujours pas été validée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Trois hypothèses sont également évoquées. Selon le Pr Lucien Abenhaïm, Directeur général de la Santé, il pourrait en effet s’agir «soit d’un germe banal, soit d’un virus ou d’une bactérie inconnus, soit d’une étape majeure dans le développement d’une pandémie grippale.» Ce dernier point assurément, serait très préoccupant s’il venait à se vérifier.
Pour limiter le risque de diffusion de ces pneumopathies sur le territoire français, la Ministère de la Santé a lancé une alerte nationale le 13 mars 2003. D’importants moyens ont également été dépêchés sur place. Une équipe du SAMU 93, un représentant de l’InVS et un biologiste de l’Institut Pasteur sont actuellement en place à Hanoï. Ils collaborent avec les représentants de l’OMS et des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) d’Atlanta, pour prendre la mesure de la flambée de SRAS.
La « flambée » – puisque c’est bien ce dont il s’agit aujourd’hui – a commencé par un cas isolé au Vietnam. Le patient présentait un syndrome grippal avec une forte fièvre apparue brutalement, des douleurs musculaires, des céphalées et une irritation de la gorge. Peu de temps après son admission à l’hôpital, 20 membres du personnel ont été affectés des mêmes troubles. Pour certains la maladie a évolué vers une pneumonie – susceptible d’aboutir à une insuffisance respiratoire aiguë – qui a nécessité de placer les patients concernés sous assistance respiratoire.En date du 19 mars, 167 cas de SRAS ont été identifiés essentiellement dans trois pays : Chine (Hong Kong et province de Guandgong), Vietnam (ville de Hanoï) et Singapour. D’autres cas isolés ont été signalés à Taïwan, en Thaïlande, au Canada et en Allemagne.
L’OMS considère comme suspect le cas de toute personne revenue de Chine, de Hong Kong, de Hanoï ou Singapour depuis moins de 10 jours et présentant à la fois une fièvre supérieure à 38°C, apparue brutalement, des symptomes respiratoires (toux essoufflement, difficultés respiratoires) et d’autre part toute personne présentant les mêmes symptômes et vivant dans le même foyer que la personne répondant aux critères précédents.
Que faire si vous devez vous rendre en Asie du Sud-est ?
D’après l’OMS, il n’y a pas de raison aujourd’hui de limiter les voyages vers l’Asie. En revanche, compte tenu des incertitudes existantes et des difficultés prévisibles dans le secteur des transports aériens, il est prudent de différer dans la mesure du possible les déplacements dans les régions de Hong Kong et de Hanoï.
Sachez qu’il est également inutile de submerger le standard téléphonique de votre Centre hospitalier. Depuis le 16 mars, la Direction générale de la Santé a mis en place le numéro vert Ecoute Santé : le 0800 150 160. Vous pouvez également suivre au jour le jour l’évolution de la situation sur le site internet de l’Institut de Veille sanitaire à l’adresse suivante : http://www.invs.sante.fr Enfin, tous les communiqués de l’OMS et de l’UNICEF sont disponibles sur le site de Destination Santé : https://destinationsante.com/
UN PATIENT EN ISOLEMENT A NANTES
D’après Mme Simone Lagarde, Directeur de l’Hôtel Dieu «il n’y pas de cas avéré à Nantes mais seulement une suspicion concernant une personne qui revient de Hanoï». Le patient en question présente en effet un syndrome respiratoire fébrile. Il a été placé en situation d’isolement conformément aux directives ministérielles et de l’OMS. « Nous avons également pris toutes les précautions pour le personnel qui s’occupe de ce patient, à savoir le port de gants, de masques et de lunettes de protection. D’une manière générale, Le CHU de Nantes a pris toutes les dispositions possibles et s’est organisé de manière a accueillir les cas éventuels dans les meilleures conditions».
Source : British Medical Journal, Vol. 326, pp 527-8