Suicide : se soucier aussi des personnes âgées
22 septembre 2008
Chaque année en France, 12 000 personnes environ se donnent la mort. Des jeunes, mais pas seulement. Un tiers de ces décès concerne en effet des plus de 60 ans.
Le suicide de la personne âgée représente ainsi un vrai problème de santé publique dans notre pays, qui figure d’ailleurs au premier rang européen de la mortalité suicidaire parmi les plus de 75 ans.
« Contrairement à celui de l’adolescent, le suicide de la personne âgée provoque peu d’intérêt médiatique », a précisé le Dr Louis Jehel (Hôpital Tenon – Paris) à l’occasion des Entretiens de Bichat. « Le phénomène pourtant est probablement sous-estimé, quand il n’est pas banalisé ».
Ainsi, le risque suicidaire augmente-t-il avec l’âge, surtout chez l’homme. « Les générations nées après 1945 sont les plus touchées. Et les catégories sociales les plus aisées semblent significativement moins concernées », poursuit le Dr Jehel. Sans grande surprise, il semblerait également que « les personnes qui ont connu une rupture sentimentale (séparation ou décès) ont, indépendamment du niveau socioculturel, un risque suicidaire plus marqué ». Au même titre d’ailleurs que celles vivant seules.
Dans bien des cas –notamment chez les plus de 60 ans- il semble que la « survenue d’une tentative soit particulièrement difficile à prévoir », ajoute le médecin. Il plaide en faveur d’une meilleure « accessibilité à des consultations spécialisées pour les personnes âgées ».
A ses yeux, « d’importants efforts d’innovation sont également nécessaires pour mettre des aides spécifiques à disposition » des intéressés. A l’image par exemple de programmes d’aide par téléphone, animés par des répondants qui ont reçu des formations adaptées. « Il serait important de vérifier si ces stratégies s’avèrent efficaces auprès des personnes âgées », conclut le Dr Jehel.