Syndrome de Diogène : une infinie et silencieuse détresse

24 août 2022

Des images d’appartements ou de maisons, sens dessus-dessous, avec une accumulation parfois jusqu‘au plafond, de déchets et d’objets hétéroclites, le plus souvent sans grande utilité... Au-delà des images-chocs, le syndrome de Diogène relève aussi et surtout de la psychiatrie. Explications.

La présence d’un syndrome de Diogène « révèle une perturbation de la relation aux objets et au monde environnant », souligne l’Académie nationale de médecine, dans son dictionnaire. « Ce syndrome a été initialement décrit chez des personnes âgées présentant une perte des capacités cognitives. »

Trois critères principaux permettent d’évaluer la situation de la personne concernée par le syndrome de Diogène :

– le rapport au corps – très propre ou très sale;

– le rapport à l’habitat et à l’environnement : domicile vide ou entassé;

– le rapport aux autres : beaucoup de relations avec les autres ou aucune.

« Les personnes atteintes du syndrome de Diogène se situent aux extrêmes de ces échelles », lit-on dans un guide de la Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement (Dihal). Celles qui attirent le regard et nécessitent une intervention extérieure sont celles se situant dans les extrêmes de négligence de leur corps, de leur domicile et de leurs relations sociales. Par ailleurs, « le signe le plus évident », étant qu’elles ne demandent rien.

Divers troubles psychiatriques

« La souffrance ainsi manifestée peut être révélatrice de diverses pathologies psychiatriques », reprend l’Académie nationale de médecine qui cite : état démentiel, trouble obsessionnel compulsif (TOC), trouble psychotique, trouble dépressif… L’abus d’alcool est souvent associé.

Le syndrome de Diogène n’est toutefois pas répertorié dans les classifications nosographiques actuelles de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ou de l’Association Américaine de Psychiatrie et de son DSM (Diagnostic and Statistical Manual). A noter enfin que certains auteurs préférant le terme de syllogomanie (accumulation compulsive) ou l’expression d’insalubrité morbide.

  • Source : Dihall, Guide : Lutter contre l’habitat indigne : agir face aux situations d’incurie dans le logement accompagner les personnes en difficulté. Octobre 2013 – Dictionnaire de l’Académie nationale de médecine

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Vincent Roche

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