











Le Centre international de Recherche contre le Cancer (CIRC), de Lyon, vient de dénoncer les manuvres dont il aurait fait lobjet ces dernières années de la part de lindustrie du tabac. Daprès la dernière édition du Lancet qui publient des documents internes à Philip Morris et dautres compagnies, celles-ci auraient infiltré les milieux de la recherche. Lobjectif aurait été de « discréditer les études internationales menées pour établir le lien de causalité entre le tabagisme passif et certains cancers. » Les cigarettiers auraient ainsi pénétré le Centre pour interférer avec le déroulement dune enquête épidémiologique internationale sans précédent: 12 centres de recherche y avaient participé dans 7 pays, sous la coordination du Dr Paolo Boffetta.
Ces résultats navaient rien de révolutionnaire dans leur contenu. A lépoque, nous avions rencontré le Dr Boffetta. Un autre responsable de lOMS, Neil Collishaw nous avait également confié que ces conclusions étaient en réalité « conformes à celles des rapports publiés en 1997 par le gouvernement australien, lAgence américaine de lEnvironnement et lEtat de Californie. » Ce travail a finalement montré que « le risque de cancer du poumon est denviron 16% supérieur chez les non-fumeurs qui vivent avec un fumeur (ou une fumeuse…), et que lexposition au tabagisme passif sur le lieu de travail entraîne une augmentation du risque estimée à 17%. » Le CIRC estime aujourdhui le nombre des cancers du poumon provoqués par le tabagisme passif à 2.500 par an en Europe, et 3.000 par an aux Etats-Unis. Le risque de cancer du poumon est denviron 16% supérieur chez les non-fumeurs qui vivent avec un fumeur.
Source : The Lancet, 8 avril 2000
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