Traumatisme crânien : des agents virtuels pour évaluer ses conséquences ?

13 octobre 2021

Un traumatisme crânien peut entraîner des lésions cérébrales. Celles-ci peuvent avoir pour effet une altération des interactions sociales difficile à évaluer car invisible. C’est pour améliorer leur détection qu’une équipe du CNRS a mis au point un agent virtuel. Présentation.

Les lésions cérébrales dues à un traumatisme crânien peuvent avoir plusieurs effets. Parmi eux, des troubles de ce que l’on appelle « la cognition sociale ». En clair, le patient a du mal à établir des interactions avec les autres. Ce qui constitue un réel handicap néanmoins « invisible ».

Après un traumatisme crânien il existe actuellement des tests destinés à évaluer l’impact sur la cognition sociale. Mais ceux-ci comportent des biais car ils ne reproduisent pas de vrais échanges sociaux. C’est pourquoi l’équipe de Maud Champagne-Lavau, chercheuse au CNRS, a mis au point un nouveau test nommé EVICog3. Celui-ci reproduit des interactions sociales sous la forme d’un échange avec un agent virtuel, avec un visage et un nom, en l’occurrence, Pierre ou Marie. Dernière eux, « un expérimentateur choisit les réponses verbales et émotionnelles de ces agents virtuels parmi celles programmées ».

Pourquoi un agent virtuel et pas une vraie personne ? « Afin de pouvoir comparer les réponses et les réactions des patients à celles d’une population contrôle sans pathologie, il est nécessaire de contrôler certains aspects de la conversation, c’est-à-dire de les évaluer de manière équivalente chez toutes les personnes testées », explique Maud Champagne-Lavau. « La conversation avec un agent virtuel permet cette reproduction de manière rigoureuse, contrairement à une conversation avec une personne réelle. »

L’étude menée auprès de 28 patients ayant subi un traumatisme crânien – et un groupe contrôle de 31 participants – a été élaborée afin d’évaluer la capacité des patients à identifier une émotion chez leur interlocuteur ou encore l’ironie employée lors d’un échange verbal. Et réagir de façon appropriée. Ce travail a permis de montrer que cette nouvelle méthode d’évaluation est plus efficace que les tests actuels pour déterminer les effets de lésions cérébrales sur les échanges entre personnes.

  • Source : CNRS, octobre 2021

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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