Troubles auditifs : le dépistage… au téléphone !
12 novembre 2010
Dépister les troubles auditifs par téléphone ? C’est le principe de la campagne Hein ?, dont le succès ne se dément pas : près de 56 000 appels en France depuis qu’elle a été lancée en février 2009. Point d’étape avec le Pr Bruno Frachet, responsable du service d’Oto-Rhino-Laryngologie de l’hôpital Avicenne à Bobigny.
Président de l’Association France Presbyacousie, Bruno Frachet se réjouit du succès de cette approche pour le moins originale d’un problème qui affecte des centaines de milliers de Français. « Le test Hein ? est pratiqué sur une base volontaire » nous explique-t-il. « Et il permet en quelques minutes de savoir si on présente des troubles auditifs ». Le principe est extrêmement simple, puisqu’il suffit de composer le 0892 790 791 (0,33 euros/min).
Un serveur vocal propose ensuite des séquences de 3 chiffres, que l’appelant doit répéter. « S’il a bien répondu à la première série, il devra répéter l’opération mais avec un bruit de fond qui va cacher progressivement l’énoncé des chiffres. En moins de 5 minutes, il saura si sa capacité à entendre dans le bruit est bonne, insuffisante ou mauvaise. En fonction du résultat, il lui sera ou non, proposé de consulter un ORL ».
L’objectif est de dépister une presbyacousie, un trouble de l’audition lié au vieillissement de l’oreille. Plus d’un Français sur deux est concerné. En l’absence de diagnostic et donc de prise en charge, le patient risque à terme, de souffrir d’une véritable surdité. Selon le Pr Bruno Frachet, « près de 80% des plus de 80 ans qui ont appelé, ont obtenu un résultat qualifié de ‘mauvais’. Seuls 3% d’entre eux présentaient une bonne audition. »
« Aujourd’hui nous souhaitons faire évoluer le test Hein ?. », précise-t-il. « Nous envisageons de donner à l’appelant la possibilité de laisser son numéro de téléphone pour ensuite, lui proposer un questionnaire. Nous pourrions ainsi disposer de davantage de données, et envisager une action au niveau européen. » Ce programme inédit de dépistage dépasse en effet largement les frontières. Initié par la Commission européenne, il a également été mis en place en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Grèce, en Italie et aux Pays-Bas.