Troubles psychiatriques : la combinaison de 3 facteurs

16 décembre 2021

L’origine des troubles psychiatriques n’est jamais évidente à déterminer. Mais selon des chercheurs canadiens, l’apparition de ces troubles serait favorisée par la combinaison de 3 facteurs.

Longtemps, les scientifiques ont estimé que les troubles psychiatriques reflétaient des entités pathologiques bien distinctes, chacune ayant ses propres causes. Mais une étude de l’Université McGill de Montréal semble mettre à mal ce postulat. Ainsi, la plupart des troubles précoces pourraient avoir en commun des facteurs biologiques, psychologiques et sociaux.

Trois facteurs clés

Le premier de ces facteurs est donc biologique, par le biais d’une variabilité individuelle de la voie de récompense de la dopamine dans le cerveau.

La seconde composante est sociale. Elle met l’accent sur le rôle important de la négligence ou de la maltraitance dans la petite enfance.

Enfin, le troisième élément est psychologique et concerne le tempérament, et en particulier les tendances à l’impulsivité et la difficulté à contrôler ses émotions.

Des recherches antérieures ont suggéré que chacun de ces trois facteurs, pris isolément, avait des effets modestes sur le développement de troubles psychiatriques. Pour la première fois, sur 30 femmes et 22 hommes et via des examens cérébraux combinés avec des informations sur leurs traits de caractères et des antécédents d’adversité dans la vie, les scientifiques ont examiné les trois facteurs ensemble.

Résultat, cette combinaison de trois facteurs a prédit, avec une précision de plus de 90%, quels participants avaient eu des problèmes de santé mentale dans le passé ou au cours de la période de suivi de trois ans de l’étude. « Un large éventail de problèmes psychiatriques précoces (dépression, boulimie, trouble de déficit de l’attention / hyperactivité…) peuvent être en grande partie dus à la combinaison de ces trois facteurs seulement », concluent les auteurs. « Si elle devait se confirmer, notre recherche pourrait transformer notre façon de penser (et pourquoi pas panser – ndlr) à la maladie mentale. »

  • Source : Neuropsychopharmacology, 8 décembre 2021

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dominique Salomon

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