Un médicament anti-Parkinson pour traiter la DMLA
04 septembre 2024
La dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) est la première cause de handicap visuel chez les plus de 50 ans. Si elle peut être traitée dans sa forme dite humide, cette prise en charge est souvent lourde pour le patient. Une étude française publiée dans The Journal of Clinical Investigation, révèle que des médicaments utilisés pour traiter la maladie de Parkinson pourraient changer la donne.
La dégénérescence maculaire liée à l’âge, ou DMLA, est une maladie dégénérative qui affecte la partie centrale de la rétine. Elle concerne un tiers des plus de 75 ans et constitue la première cause de handicap visuel chez les plus de 50 ans.
Elle peut se manifester sous deux formes : la forme dite « sèche » et la forme « humide » ou néovasculaire. Cette dernière se caractérise par la prolifération de vaisseaux sanguins anormaux sous la rétine. Ces vaisseaux sont fragiles et laissent diffuser du sérum ou du sang pouvant conduire à la formation d’un œdème maculaire. Du sang s’en échappe parfois et entraîne l’apparition d’hémorragies rétiniennes.
Ralentir l’évolution de la maladie
Pour cette forme humide – et contrairement à la forme sèche – il existe des médicaments. Ça, c’est pour la bonne nouvelle. La mauvaise résidant dans le côté contraignant de l’administration de ces produits : des injections régulières, directement dans l’œil des patients. De quoi décourager ces derniers.
Des chercheurs français* apportent pourtant un peu d’espoir. Ces scientifiques ont découvert que la L-Dopa, un médicament dopaminergique couramment prescrit contre la maladie de Parkinson, avait la capacité d’activer un récepteur cérébral spécifique (DRD2) qui bloquerait la formation de nouveaux vaisseaux sanguins dans l’œil. De quoi ralentir l’évolution de la maladie.
Si des études cliniques plus approfondies seront nécessaires, « ces résultats ouvrent des perspectives inédites pour les patients atteints de DMLA dans sa forme humide. Nous avons maintenant une piste sérieuse pour retarder l’évolution de cette maladie et réduire le fardeau des traitements actuels », explique Florian Sennlaub, directeur de recherche Inserm à l’Institut de la vision.
*Inserm, CNRS et Sorbonne Université à l’Institut de la vision à Paris