Un test simple pour diagnostiquer la maladie d’Alzheimer
22 juillet 2022
Souvent dépistée tardivement, la maladie d’Alzheimer est la maladie neurodégénérative la plus fréquente chez le sujet âgé. Pourtant, un diagnostic précoce permettrait de faciliter la vie des patients. Dans cette optique, des chercheurs britanniques pensent avoir trouvé un outil facile à mettre en place
La maladie d’Alzheimer est la forme la plus courante de démence, affectant près d’un million de personnes en France. Les symptômes les plus fréquents sont la perte de mémoire et les difficultés de réflexion, de résolution de problèmes et de langage. Bien que les premiers signes apparaissent le plus souvent après 65 ans, la maladie se développe 10 à 15 ans avant l’apparition des premiers symptômes. S’il n’existe pas de traitement curatif, un diagnostic rapide, à un stade précoce permettrait aux patients d’accéder à des thérapies permettant de gérer les signes de la maladie et de se projeter vers l’avenir.
Aujourd’hui, les médecins utilisent une série de tests pour diagnostiquer la maladie, notamment des tests cognitifs et des scintigraphies cérébrales. Les scanners sont utilisés pour vérifier les dépôts de protéines dans le cerveau et le rétrécissement de l’hippocampe, la zone du cerveau liée à la mémoire. Tous ces tests peuvent prendre plusieurs semaines…
Et si un seul examen suffisait ? C’est ce que proposent des chercheurs de l’Imperial College de Londres : utiliser une IRM standard que l’on trouve dans la plupart des hôpitaux.
Pour ce faire, ils ont adapté au cerveau un algorithme utilisé habituellement dans la classification des tumeurs cancéreuses. Ils ont ainsi divisé le cerveau en 115 régions et attribué 660 caractéristiques différentes, telles que la taille, la forme et la texture, pour évaluer chaque région. Ils ont ensuite formé l’algorithme pour identifier les modifications prédictives de la maladie d’Alzheimer.
Fiable à 98%
En testant leur outil sur des sujets sains et des patients atteints de démence, ils ont relevé un taux d’efficacité de prédiction de… 98% ! Ce système a également été en mesure de faire la distinction entre les stades précoce et avancé de la maladie avec une précision de 79 %.
« Actuellement, aucune autre méthode simple et largement disponible ne peut prédire la maladie d’Alzheimer avec ce niveau de précision, donc notre recherche est un pas en avant important », lance le Pr Eric Aboagye, du département de chirurgie et de cancérologie de l’Impérial College et principal auteur de cette étude. « L’attente d’un diagnostic peut être une expérience horrible pour les patients et leurs familles. Si nous pouvions réduire le temps d’attente, simplifier le processus de diagnostic et réduire une partie de l’incertitude, cela aiderait beaucoup. »
Notons enfin, fait non négligeable, que ce nouveau système a permis de repérer des changements dans des zones du cerveau qui n’étaient pas associées jusqu’ici à la maladie d’Alzheimer, notamment le cervelet (la partie du cerveau qui coordonne et régule l’activité physique) et le diencéphale ventral (lié à la vue et à l’ouïe). Cela devrait ouvrir de nouvelles voies de recherche potentielles.