Un traitement expérimental contre la BPCO offre une meilleure qualité de vie aux patients
11 octobre 2023
Mieux respirer, marcher plus loin et avoir une meilleure qualité de vie. Ce sont les promesses d’un traitement expérimental contre la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) présenté récemment au congrès de la Société européenne de pneumologie.
La BPCO se caractérise par un rétrécissement progressif et une obstruction permanente des voies aériennes et des poumons, entrainant une gêne respiratoire. Le plus souvent attribuable à la consommation de tabac, elle se manifeste par des signes cliniques non spécifiques qui s’aggravent dans le temps (toux chronique, expectorations, essoufflement) rendant toute activité physique de plus en plus compliquée.
Si la maladie ne peut être guérie, comment la prendre en charge ? Il s’agit d’une prise en charge multidisciplinaire, incluant un arrêt du tabac, une réhabilitation respiratoire, des exercices physiques adaptés et certains médicaments pour lutter contre les essoufflements ou les expectorations.
Mais un travail préliminaire présenté au congrès de la Société européenne de pneumologie qui s’est récemment tenu à Milan est en mesure de donner de l’espoir aux patients. Des chercheurs de l’Université Tongji de Shanghai ont étudié si un type de cellule appelé « cellules progénitrices pulmonaires P63+ » pourrait être capable de régénérer le tissu pulmonaire endommagé par la BPCO. « Les cellules progénitrices P63+ sont connues pour leur capacité à régénérer les tissus des voies respiratoires », expliquent-ils.
Moins de symptômes
Ainsi ont-ils testé l’efficacité et la sécurité d’un prélèvement de ces cellules provenant des poumons de 20 patients atteints de BPCO (un tiers souffrant d’une forme sévère et la moitié d’une forme extrêmement sévère). Ils ont cultivé ces cellules en laboratoire pour ensuite les transplanter à nouveau dans les poumons des patients.
Résultat, après 12 semaines, « la capacité de diffusion médiane des poumons, qui teste la qualité de l’échange d’air entre les poumons et la circulation sanguine, est passée de 30 % avant le traitement à 39,7 %, puis a encore augmenté jusqu’à 40,3 % », notent les auteurs. « La distance parcourue lors d’un test de marche de six minutes est passée de 410 mètres avant traitement à 447 mètres après 24 semaines. Le score lors d’un test de qualité de vie a lui aussi indiqué une amélioration. Des symptômes, tels que l’essoufflement et la toux persistante ont été diminués. Et chez deux patients souffrant d’emphysème léger, le traitement a réparé les lésions pulmonaires normalement permanentes et progressives. »
Prochaine étape pour les scientifiques, passer en phase II et testé ce traitement sur un échantillon plus large de patients.