Un vaccin nasal contre les infections respiratoires ?
16 décembre 2021
Comment protéger l’organisme contre les infections respiratoires telles que la grippe et surtout la Covid-19 ? C’est le défi que tentent de relever de nombreux chercheurs. Parmi eux, une équipe de l’Université de Yale propose d’ajouter un vaccin nasal à l’immunisation par injection.
A ce stade, qu’il s’agisse de l’immunisation contre la grippe ou contre le SARS-CoV-2, les vaccins sont administrés sous forme injectable dans le but de déclencher une réponse immunitaire systémique. Mais ces infections étant respiratoires, l’équipe d’Akiko Iwasaki de l’Université de Yale aux Etats-Unis avance l’hypothèse qu’un vaccin nasal pourrait aider à protéger l’organisme. En effet, « la meilleure défense immunitaire survient à l’entrée du virus dans le corps », rappelle-t-elle.
C’est pourquoi, en association avec des chercheurs de la Icahn School of Medicine à Mount Sinai (New York), elle a testé un vaccin nasal chez des souris, puisque le nez est bien la porte d’entrée des virus respiratoires. L’idée étant de vérifier que cette voie d’administration présentait bien l’intérêt escompté. Pour ce faire, les scientifiques ont donc vacciné un groupe de souris sous forme injectable seulement et un autre avec les deux formes – nasale et injectable. Ils les ont ensuite exposés à plusieurs souches de virus de la grippe.
Anticorps locaux dans les poumons
Le vaccin nasal s’est montré concluant puisque le groupe vacciné avec les deux formes se révélait plus protégé que l’autre groupe. Pourquoi ? « Les muqueuses nasales produisent des lymphocytes B qui eux-mêmes sécrètent des immunoglobulines A (IgA), des anticorps qui agissent localement, dans le nez, l’estomac et les poumons », décrivent les chercheurs. Or cette nouvelle étude montre que seul le vaccin nasal permet de provoquer la sécrétion d’IgA dans les poumons des rongeurs.
Autre découverte validant l’intérêt de cette voie d’administration, « le vaccin nasal est le seul des deux modes d’administration à induire des anticorps contre plusieurs souches du virus de la grippe, contrairement à l’injection qui ne protégeait que contre la souche contenue dans le vaccin ».
Ce modèle nécessite une validation scientifique chez l’humain. Mais si le concept se confirme, l’autrice estime que « la forme nasale pourrait à l’avenir être associée à l’injection pour les vaccins actuels et les rappels afin de renforcer la protection contre les virus respiratoires ».
-
Source : Yale University, décembre 2021
-
Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet