Vache folle… et boeuf des Amériques

11 mai 1997

Maintenant c’est sûr: les signes cliniques et biologiques provoqués chez l’animal de laboratoire par des extraits de cerveaux d’animaux morts d’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) sont identiques à ceux observés chez d’autres animaux, contaminés par du tissu cérébral de 3 britanniques décédés de la variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ). Publié dans la revue britannique Nature du 2 octobre 97, le travail du Pr Moira Bruce d’Edimbourg est complété par une seconde étude menée à Londres. Celle-ci montre que l’agent responsable de l’ESB peut effectivement transformer la protéine prion humaine normale en une protéine mortelle.

Ces travaux donnent raison aux responsables de la santé publique qui, en France puis en Europe, avaient invoqué le principe de précaution pour imposer un embargo sur la viande de boeuf britannique. La « vache folle » peut rendre malade, c’est un fait maintenant acquis. Va-t-on pour autant en tenir compte?

De récentes enquêtes douanières ont montré que l’embargo sur le boeuf britannique était allègrement contourné. De façon plus discrète, la presse canadienne s’est réjouie voici quelques jours que l’Organisation mondiale du Commerce ait condamné l’Union européenne pour l’embargo imposé – « pour de prétendues raisons de santé », sic – à la viande de boeuf d’outre-Atlantique « poussée » par l’adjonction au régime alimentaire d’hormone de croissance. On les aime bien les cousins, mais là ils vont un peu fort…

Si après tout cela vous continuez à manger du boeuf, vérifiez bien la provenance de celui que vous achetez. Et méfiez-vous des restaurants qui vous proposent du boeuf au standard « américain »…

  • Source : BMJ volume 318, 27 mars 1999, 828

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