Varicelle : l’exemple de la vaccination américaine !

En France, on compte près de 700 000 cas de varicelle chaque année. La mortalité à s’élève à 2 cas pour 100 000. Diverses études présentées hier au Médec indiquent que la vaccination aux Etats-Unis a permis de réduire le nombre de cas et la mortalité.

Avant 1995 outre-Atlantique, un cas de varicelle sur 600 était hospitalisé et le nombre de décès avoisinait la centaine chaque année. Les Américains ont décidé en 1995 de vacciner les nourrissons dans leur deuxième année de vie. Aujourd’hui, l’Amérique ne compte plus que 5 décès par an dus à la varicelle.

Le CDC (Center for Disease Control and Prevention) d’Atlanta a mis en place une surveillance de la varicelle entre 1995 et 2000 dans trois territoires délimités (Antelope Valley en Californie, le comté de Travis au Texas et le West Philadelphie en Pennsylvanie) représentant au total 1 241 735 personnes. Dans ces trois régions, le nombre de cas rapportés a chuté en 1996, est resté stable jusqu’en 1998 pour enfin baisser de manière notable les deux années suivantes. Le nombre total de varicelles est ainsi passé de 7 261 cas en 1995 à… 1 578 en 2000. Par ailleurs, plusieurs études ont montré que le vaccin conférait une protection dans plus de 75% des cas et que cet effet protecteur approchait 100% pour les formes moyennes à sévères de la maladie.

Ce programme de vaccination, avec maintenant plus de 5 ans de recul a démontré l’efficacité du vaccin dans la prévention de la maladie et de ses complications. Pourtant, aucun pays européen n’a encore suivi les Etats-Unis sur ce sujet. Au motif que la vaccination des nourrissons décalerait l’apparition de la maladie à des âges plus avancés. Or les complications sont beaucoup plus importantes à l’âge adulte.

D’après les études américaines, une couverture vaccinale approchant les 90% pourrait permettre d’éviter le décalage de la maladie à l’âge adulte. Aujourd’hui et malgré une couverture vaccinal modérée, environ 70%, l’incidence de la maladie chute dans toutes les tranches d’âge. Et si nous imitions les Américains ?

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  Source : Médec, 11 mars 2003