Vers la cinquantaine triomphante !

23 mars 2010

Dans La force des choses, Simone de Beauvoir écrivait en 1963 « J’ai quarante ans !… Quand je me suis réveillée de cet étonnement, j’en avais cinquante. Rien ne va plus. Je déteste mon image : au-dessus des yeux, la casquette, les poches en-dessous, la face trop pleine, et cet air de tristesse autour de la bouche que donnent les rides. » Aujourd’hui, les femmes de 50 ans s’assument, et vivent pleinement leur sexualité. Comment est-on passé d’une crainte de l’altération corporelle à un « réel » épanouissement ?

Les quinquas d’aujourd’hui sont les enfants des années 60. Celles qui ont connu l’accès à la contraception – par la loi Neuwirth de 1967- et la maîtrise de leur reproduction –grâce à la loi Veil de 1975. « Un enfant si je veux, quand je veux », une revendication qui est devenue un droit.

En Europe, l’âge moyen de la ménopause est de 51,5 ans. « La femme de 50 ans est toujours active » explique le Dr Françoise Kerjean, gynécologue à Angers. « Il existe un vrai décalage entre le corps qui commence à faire défaut, et l’esprit qui se sent toujours jeune. La vie après la ménopause ne doit plus être considérée comme une survie. Car elle est encore longue : entre 30 et 40 ans. »

Bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, la cinquantaine est une période d’altération, de renoncements, au premier rang desquels celui de la capacité reproductive. « La capacité à procréer tant qu’elle existe, fait obstacle à la mort » analyse Natacha Espié, psychologue à Paris. « Certaines femmes continuent de prendre la pilule. Elles n’ont pas envie d’accepter leur impossibilité à donner la vie. Comme le dit Elisabeth Badinter, une femme n’est plus obligatoirement une mère. Le féminin a une aptitude à penser et à panser ses transformations. A 50 ans, il lui faut inventer une nouvelle façon d’être femme. »

Contrôler son corps pour atténuer les signes du temps. Les régimes, l’exercice physique ou la chirurgie esthétique constituent les armes principales contre les conséquences du vieillissement. « Dans notre société, la vieillesse renvoie à une image négative » continue Natacha Espié. « Elle est le signe d’un coupable relâchement. C’est le paradoxe du monde qui nous entoure : il nous pousse vers le narcissisme tout en nous encourageant à être nous-mêmes ! » Une période de dépression peut intervenir à la ménopause, surtout si la femme est dépendante de l’image que lui renvoie son miroir.

La cinquantaine en fait, est un bon moment pour se réinventer une vie. Des révolutions personnelles s’opèrent. « Le féminin se conquiert jusqu’au bout de la vie » conclut Natacha Espié. Après tout, la Belle au bois dormant a vécu centenaire…

  • Source : 10èmes journées angevines de gynécologie, le 5 mars 2010

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