VIH : vers un dépistage ciblés aux urgences ?

27 octobre 2011

Une étude française vient de montrer l’intérêt d’un dépistage du VIH qui serait systématiquement proposé dans les services d’urgences. Soutenue par l’Agence nationale de Recherches sur le SIDA et les Hépatites virales (ANRS) et par le Sidaction, elle montre que ce type d’approche est à la fois réaliste et bien accepté. Elle confirme enfin l’opportunité de développer un dépistage ciblé.

Etalé sur six semaines, ce travail a été réalisé dans 29 services d’urgences en Ile-de-France, par des équipes de l’INSERM et de l’Assistance publique Hôpitaux de Paris (AP-HP). Le dépistage du VIH y a reposé sur un test rapide par prélèvement de sang au doigt du patient. Ce dernier devait bien-sûr avoir donné son accord au préalable, et être âgé de 18 à 64 ans.

Sur 72 411 consultants, 20 962 patients se sont vus proposer le dépistage. Les deux tiers l’ont accepté, ce qui représente une proportion très appréciable. Une infection par VIH a été découverte chez 18 participants. Parmi eux, sept (39%) étaient des hommes qui ont déclaré avoir des relations sexuelles avec d’autres hommes. Dix (55%) étaient des hétérosexuels originaires d’Afrique subsaharienne. Le dernier cas a concerné un « hétérosexuel né à l’étranger », précisent les auteurs.

Au total, huit infections ont été découvertes à un stade avancé de la maladie. « La proportion de cas nouvellement dépistés s’est avérée plus élevée chez les homosexuels masculins et les hétérosexuels originaires d’Afrique subsaharienne, particulièrement chez les femmes », poursuivent les auteurs. « Le dépistage au niveau des urgences est faisable et bien accepté ».

En revanche, « ces résultats n’apportent pas d’argument en faveur du dépistage en routine du VIH dans les urgences de la région Ile-de-France ». Ils soutiennent au contraire l’idée d’un renforcement des stratégies de dépistage ciblé sur les populations à forte prévalence. Resterait toutefois à élaborer un questionnaire spécifique, susceptible de favoriser l’identification des patients en question.

  • Source : ANRS, Sidaction, Archives of Internal Medicine, 24 octobre 2011

Aller à la barre d’outils