Violences contre les médecins : une hausse préoccupante
23 mars 2017
Axente Vlad/shutterstock.com
Agressions verbales ou physiques ou encore tentatives de vol. Les médecins continuent d’être victimes de violences au cours de leur exercice professionnel. Le nombre de déclarations recueillies au cours de l’année 2016 par l’Observatoire de la sécurité des médecins est même le plus important depuis sa création en 2003.
L’Ordre des médecins publie aujourd’hui les résultats de l’Observatoire de la sécurité des médecins en 2016. Au total, 968 incidents ont été rapportés au cours de l’année. Il s’agit du nombre de déclarations le plus important depuis la création de l’Observatoire en 2003. Les départements les plus touchés sont les Bouches-du-Rhône (68 incidents) et le Nord (59 incidents). Une recrudescence importante des déclarations a par ailleurs été constatée en Seine-Saint-Denis (49 déclarations, contre 27 en 2015).
Qui est concerné ?
Les principales victimes restent les généralistes. En 2016, les généralistes représentent 65% des déclarants, alors qu’ils ne représentent que 45% des praticiens. Concernant les spécialités, les ophtalmologues sont les plus concernés avec 56 déclarations (6%), suivis par les psychiatres (2%), les dermatologues (2%) et les gynécologues/obstétriciens (2%). Des données stables depuis plusieurs années. La seule éclaircie concerne les médecins du travail. En 2016, « seulement » 13 incidents ont été rapportés, contre 33 en 2015.
Globalement, « c’est le médecin qui reste la victime la plus fréquente de l’incident déclaré à 87% », précise l’observatoire. « L’agresseur est pour sa part le patient dans 51% des cas et une personne accompagnant le patient dans 15% des cas. »
En quoi consistent les violences ?
Principalement victimes d’agressions verbales et de menaces à 61%, les médecins déclarent également subir à 19% des vols ou tentatives de vols, du vandalisme pour 10%, et des agressions physiques pour 7%. « Les principaux motifs d’incident restent globalement stables », précise l’observatoire. « Il s’agit avant tout d’un reproche relatif à une prise en charge (31%), de vols (18%), de refus de prescription (17%) ou encore d’un temps d’attente jugé excessif (10%). »
En 2016, un peu plus de la moitié des incidents n’ont pas fait l’objet de suites légales. Cette proportion est la plus élevée depuis la création de l’Observatoire. « Seuls 32% des incidents donnent lieu à un dépôt de plainte et 12% à une main courante. »
« Alors que plusieurs drames ont déjà endeuillé la profession depuis le début de l’année 2017, l’Ordre des médecins rappelle l’absolue nécessité et l’urgence de garantir la sécurité des personnels soignants dans l’exercice de leur mission auprès des populations », conclut l’Observatoire.
-
Source : Conseil national de l’Ordre des Médecins, 23 mars 2017
-
Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche