Zika : 1er cas de myélite aiguë chez une patiente
08 mars 2016
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Un premier cas de myélite aiguë faisant suite à l’infection par le virus Zika a été rapporté par des chercheurs français*. Une patiente de 15 ans a en effet présenté un déficit moteur des 4 membres, associé à des douleurs très intenses et à une rétention aiguë d’urine. Voilà qui renforce l’hypothèse du caractère neurotropique du virus Zika.
En janvier 2016, une jeune fille de 15 ans a été admise au CHU de Pointe-à-Pitre en Guadeloupe. Elle présentait une hémiplégie du côté gauche. Le deuxième jour de son hospitalisation, la jeune fille a présenté une rétention urinaire. L’hémiplégie et la douleur ont ensuite empiré. Les médecins ont noté la perte de sensations dans les jambes.
Les chercheurs ont détecté de hautes concentrations de virus Zika dans le sérum, l’urine et le liquide céphalorachidien le deuxième jour de son admission. Les tests pour le zona, la varicelle, le virus herpès, la légionellose et la pneumonie à mycoplasme se sont quant à eux révélés négatifs.
La patiente hors de danger
La patiente a été traitée par un médicament anti-inflammatoire (methylprednisolone ) dès le premier jour de son admission. Une semaine après, sa condition neurologique semble s’être améliorée. A ce jour, la jeune fille est toujours hospitalisée mais ses jours ne sont pas en danger. Elle présente des signes de faiblesse modérée dans les deux jambes mais remarche sans aide.
Pour les chercheurs, « ce cas renforce l’hypothèse du caractère neurotropique (qui atteint le système nerveux – ndlr) du virus Zika. Il met en évidence l’existence de complications neurologiques en phase aiguë de l’infection, les syndromes de Guillain Barré étant des complications post-infectieuses. Il s’agit par ailleurs d’un unique cas. Des études futures seront nécessaires. »
Rappelons que la myélite aiguë est une maladie inflammatoire de la moelle épinière. Elle se traduit par des manifestations motrices et sensitives des quatre membres. La myéline qui entoure les neurones est endommagée. Cela interrompt la communication entre une partie des nerfs de la moelle épinière et le reste du corps.
* Unité Inserm 1127 « Institut du cerveau et de la moelle épinière » (Inserm/CNRS/Sorbonne Université) – CHU de Pointe-à-Pitre – Université des Antilles.