Une nouvelle zoonose émergente
03 décembre 2013
En dehors de la maladie du sommeil et de la maladie de Chagas, les trypanosomiases affectent en règle générale, seulement les animaux. Or selon un travail mené par l’Institut de Recherche pour le Développent (IRD), les cas humains de trypanosomiases dites atypiques auraient été au nombre de 20 au cours du XXe siècle. Et leur incidence serait en augmentation ces derniers temps…
En décembre 2004, un fermier indien a été contaminé par des parasites provenant de son bétail. Il s’agissait de trypanosomes de l’espèce Trypanosoma evansi. Ce fut le premier cas humain confirmé en Asie, où seuls les animaux apparaissaient infectés par ces pathogènes.
Suite à cette découverte, les équipes de l’IRD ont passé en revue la littérature scientifique. Ils ont ainsi relevé 19 cas suspects enregistrés dans le monde, depuis le début du siècle dernier, seulement en Afrique et en Asie. Le premier patient remonte ainsi à 1917 au Ghana et le dernier à 2010.
Davantage de cas ces dix dernières années
Cette analyse révèle toutefois que la tendance s’accélère depuis 10 ans. « Sur la vingtaine de cas observée depuis un siècle, neuf ont été rapportés depuis 2003 », indiquent les auteurs. Les parasites T. evansi et T. lewisi ont été les plus fréquemment retrouvés. Ils apparaissent comme des pathogènes potentiellement émergents pour l’espèce humaine.
« L’Homme possède en temps normal une immunité innée contre ces trypanosomes animaux », souligne l’IRD dans un communiqué de presse. « Dans le cas du fermier indien de 2004, une étude sérologique a montré que l’infection était due à l’absence d’une protéine de cette immunité suite à une mutation génétique ». Ces travaux montrent que la prévalence des trypanosomiases atypiques est sous-estimée. Ils soulignent la nécessité de mettre au point de nouveaux tests diagnostiques et de mieux détecter les cas.
Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : David Picot