Dracunculose : encore un effort…
11 septembre 2009
Encore présente dans 6 pays d’Afrique, la dracunculose ou maladie du ver de Guinée pourrait bientôt être éradiquée.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’Ethiopie, le Mali et le Ghana seraient sur le point de voir s’interrompre la transmission de cette maladie provoquée par un ver parasite, Dracunculus medinensis. Le Niger, le Nigeria et le Soudan seraient également sur la bonne voie.
« Nous sommes sur le point de gagner le combat contre la dracunculose », souligne Gautam Biswas, administrateur à l’OMS du Programme renforcé d’éradication de la dracunculose. Le prochain pays exempt de la maladie pourrait être le Ghana. Le nombre de cas y a reculé de… 85% entre 2007 et 2008.
La dracunculose est transmise par contact avec de l’eau contaminée. A l’état larvaire, ce parasite « stationne » dans un minuscule crustacé appelé cyclope. L’Homme est alors infesté en buvant cette eau sans la filtrer. Ensuite ? Le ver va progressivement se développer dans l’organisme jusqu’à mesurer… 1 mètre de long et 2mm de diamètre ! Il va migrer de tissu en tissu au prix d’intenses douleurs.
Dans 9 cas sur 10, la sortie du ver s’effectue au niveau du pied, provoquant une vive sensation de brûlure mais aussi des ulcérations. A se stade, seul le fait de plonger le pied dans l’eau semble apaiser les douleurs. Mais dans le même temps l’eau fraîche va provoquer la contraction du ver femelle, entraînant l’expulsion de milliers d’embryons, ingérés par le cyclope. Le cycle de la maladie est alors perpétué…
Au Ghana comme ailleurs, les autorités administratives et religieuses travaillent depuis des années à modifier les comportements et les croyances associés à cette maladie. Non, elle n’est pas l’apanage des dieux ou des sorciers. En revanche, il est bel et bien possible d’interrompre sa transmission en filtrant l’eau de boisson issue de mares ou d’étangs, tout en évitant que les personnes ayant des plaies ne marchent dans les retenues d’eau. Parallèlement, un gros travail a aussi été réalisé pour réparer des pompes à eau défectueuses. En effet « c’est quand l’approvisionnement tombe en panne que les gens ont recours à des sources dangereuses », conclut l’OMS.