Conséquences de la Covid-19 : les Français conscients, mais peu préoccupés !

03 décembre 2024

Le virus à l’origine de la COVID-19 circule toujours. Et pourtant, selon une récente enquête, bien que 68% des Français se disent conscients des conséquences graves liées à une infection par la COVID-19, un sur deux ne se sent pas particulièrement concerné ou préoccupé par ce risque. Cette enquête soulève ainsi une question essentielle : si les conséquences de la COVID-19 sont connues de la majorité, pourquoi la couverture vaccinale reste-t-elle faible et les gestes barrières négligés ?

Connaissance des risques, mais manque d’adhésion aux précautions

Selon une enquête IFOP pour le laboratoire Pfizer, la majorité des Français connaissent les risques associés à la COVID-19, mais un sur deux ne se sent pas concerné. « C’est un phénomène courant : chacun évalue le risque de manière subjective, souvent en fonction de sa santé », explique le Pr Olivier Robineau, infectiologue au centre hospitalier de Tourcoing (Nord). « On pense que les complications touchent surtout les personnes fragiles, alors qu’avec la COVID-19, des personnes en bonne santé peuvent également être affectées. ». Ce décalage entre la conscience des risques et le sentiment de préoccupation individuelle soulève un enjeu de sensibilisation pour l’ensemble de la population.

Des conséquences sévères

Car les impacts de la COVID-19 vont bien au-delà des symptômes aigus initiaux. Entre un mois et un an après une infection, le risque d’événements cardiovasculaires graves reste élevé : le risque de maladie coronarienne augmente de 72 % et les arrêts cardiaques sont 2,5 fois plus fréquents. A noter que ces données ont également concerné des personnes ne présentant aucun facteur de risque cardiovasculaire.

Mais ce n’est pas tout. « Les conséquences de la COVID-19 sont très variées », précise le Pr Robineau. « Elles peuvent être pulmonaires, neurologiques ou toucher d’autres organes », détaille le Pr Robineau. « Pour certains, l’infection va entraîner une fatigue persistante, des douleurs, ou encore un essoufflement qui durent des mois. Par ailleurs, des études suggèrent que la COVID-19 pourrait augmenter le risque de développer certaines maladies chroniques, comme le diabète. Ces conséquences touchent les personnes hospitalisées, mais surtout celles qui n’ont pas été hospitalisées. »

Prévention : gestes barrières et vaccination comme remparts contre les formes graves

Selon l’enquête, 14 % des Français déclarent souffrir, ou connaître quelqu’un qui souffre, des conséquences de la COVID-19. Pourtant, la moitié des sondés ne se déclarent pas inquiets face à ce risque, et 11 % ne ressentent aucune inquiétude, illustrant ainsi une déconnexion entre la prise de conscience collective et la préoccupation individuelle.

Avec des intentions de vaccination de 59 % chez les personnes éligibles à la vaccination et une adhésion aux gestes barrières insuffisante, la protection individuelle et collective contre la COVID-19 reste fragile. Et pourtant comme l’indique le Pr Robineau, « le meilleur moyen d’éviter les conséquences de la COVID-19, c’est de se protéger. Cela passe par l’adoption des gestes barrières : port du masque quand on est malade, lavage des mains, et protection des plus fragiles autour de nous. Mais aussi la vaccination, qui réduit la gravité de l’infection. »

En conclusion, le Pr Robineau insiste : « se protéger reste essentiel, car les effets de la COVID-19 peuvent être durables, même pour ceux qui se pensent à l’abri. »

  • Source : Interview du Pr Olivier Robineau, novembre 2024

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dorothée Duchemin

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