La médecine qui rapproche les hommes
06 mai 2003
Diagnostic à distance, enseignement, éducation sanitaire… la télémédecine se développe progressivement et… inégalement. En France, le modèle à suivre est celui de la région Midi Pyrénées où un vaste réseau s’est constitué autour du Pr Louis Lareng.
Ce Toulousain grand teint n’en est pas à sa première innovation ! Il est en effet l’un des fondateurs de la doctrine qui a vu créer les SAMU. A ses yeux, « plus qu’un simple outil, la télémédecine correspond vraiment à une nouvelle pratique médicale ». Fait unique en France, le réseau de Midi Pyrénées est constitué aujourd’hui de 39 hôpitaux publics et privés rassemblés dans un Groupement d’Intérêt Public (GIP). « Et une douzaine sont sur le point de nous joindre », poursuit le Pr Lareng.
« Notre objectif est de donner un accès égal à des soins de qualité en tout point du territoire. Ce réseau pallie également les problèmes rencontrés par les malades dans les endroits à faible densité médicale. Un petit centre de soins isolé, confronté à un traumatisme crânien, peut solliciter par exemple un urgentiste, un neurochirurgien et un radiologue du CHU le plus proche, scanners et autres radios à l’appui… ».
Sans bénéficier d’un si vaste réseau, de nombreux CHU en France sont équipés pour la télémédecine. C’est le cas du CHU de Nantes où quelques médecins motivés ont constitué un réseau avec les établissements d’Angers, du Mans, de la Roche-sur-Yon, Laval, Cholet et Saint-Nazaire…
« La télémédecine a révolutionné (mon) quotidien », n’hésite pas à déclarer le Dr Françoise Méchinaud, responsable du service d’oncopédiatrie. Au cours de réunions bimensuelles tous les dossiers épineux de la région sont ainsi soumis aux différents spécialistes : chirurgiens, biologistes, radiothérapeutes… « La décision est toujours multidisciplinaire. Les parents sont rassurés et nous, les médecins, nous gagnons un temps précieux car nous n’avons plus à sillonner la région pour discuter des différents cas. » Proximité avec les patients, gain de temps et donc économie de moyens, la télémédecine peut être une solution à la crise économique, sociale voire morale que traverse le secteur hospitalier français.