Le Père Noël pourrait bien être en très mauvaise santé
24 décembre 2024
Froid polaire, consommation d’alcool, surpoids, exposition aux suies… Le mode de vie du Père Noël l’expose à de nombreux facteurs de risques sanitaires. Et malgré son panache, peut-être va-t-il falloir qu’il lève le pied.
On ne saurait que trop lui conseiller l’application d’une crème solaire, le port de lunettes de protection et de vêtements plus chauds que son traditionnel costume rouge. Mais on serait encore loin du compte. Alors que le Père Noël est sur le départ du Grand Nord pour sa tournée annuelle de cadeaux, peut-être est-il temps de ne plus nous soucier seulement de nos joujoux mais aussi de la santé de cette figure emblématique des fêtes de fin d’année. Derrière ses yeux rieurs, sa barbe fournie et ses joues colorées, se cache un homme en danger.
Une graisse viscérale profonde très nocive
Il faut dire qu’il cumule. A commencer par son embonpoint, alimenté par ces biscuits et autres denrées riches en lipides qu’il absorbe en trop grande quantité la nuit de Noël. « Un régime alimentaire composé de collations riches en matières grasses et en sucre augmente le risque de développer l’obésité et des maladies chroniques telles que les maladies cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux, le diabète de type 2, l’arthrose et le cancer colorectal », souligne The Conversation dans un article qui alerte sur la santé mise à mal du Père Noël. En surpoids, le Père Noël porte en outre la majeure partie de cette graisse au niveau de la taille. Cette graisse abdominale profonde, qui entoure les organes comme l’estomac, le foie, les intestins est plus nocive pour la santé. Elle est notamment un facteur de risque de survenue d’une Mash – stéatohépatite associée à un dysfonctionnement métabolique et pourrait aussi prédire la maladie d’Alzheimer près de 20 ans avant l’apparition des premiers symptômes.
De sérieux risques pour la peau
D’un point de vue dermatologique, les joues rouges du Père Noël, reflet de son caractère bon-vivant, sont avant tout le signe d’une rosacée, maladie chronique de la peau. Consommation d’alcool, brûlures liées au vent, autant de facteurs susceptibles d’aggraver la rosacé. Sans compter que le Père Noël est installé à l’année dans un climat glacial, au niveau du cercle polaire, et passe en décembre une nuit sans fin, chef d’orchestre d’un attelage difficilement maniable, un traineau chargé de cadeaux et neuf rennes fougueux.
Ce voyage dans la stratosphère où les températures peuvent descendre jusqu’à moins 80° C et où même la nuit, les rayonnements UV sont parfois élevés, ne manqueront pas d’aggraver ses problèmes de peau mais peuvent aussi entraîner des conséquences plus graves. On sait les dangers liés à l’exposition aux UV solaires. Ceux-ci peuvent causer mélanomes cutanés, carcinomes basocellulaires et carcinomes épidermoïdes de la peau. Crème solaire, foulard pour couvrir son visage et lunette de protection ne seront pas de trop. Pourtant après des décennies de tournée, le Père Noël ne semble toujours pas appliquer ces bonnes pratiques.
Une insensibilité à la douleur ?
Ce froid extrême fait courir au Père Noël un risque de gelures. Quelques minutes à ces températures, même avec des gants, exposent à la formation de cristaux dans les tissus. Les lésions s’aggravent car les vaisseaux sanguins ne peuvent plus apporter le sang nécessaire à ces tissus endommagés. Les lésions les plus graves peuvent nécessiter une amputation. Toutefois, au vu de sa mine éternellement réjouie, le Père Noël ne présente pas les stigmates de la douleur. Est-ce à dire qu’il souffre d’une insensibilité congénitale à la douleur ou analgésie congénitale ? Ce syndrome se manifeste dès la petite enfance et rend les personnes qui en souffrent très vulnérables. En effet, ne ressentant pas la douleur, il est beaucoup plus compliqué pour elles de percevoir le danger.
Une sensibilité à l’alcool ?
Par ailleurs, ce rouge aux joues pourrait aussi témoigner d’une sensibilité à l’alcool. Le Père Noël est en effet abreuvé de vin, bière, cherry, champagne en fonction des foyers où il fait halte. Et il pourrait être sujet à un trouble vasomoteur – chaleur, rougeur – provoqué par l’alcool et dont 8 % de la population souffrirait. Comme l’indique The Conversation, cette sensibilité à l’alcool est associée à un risque accru d’hypertension artérielle et ce certains cancers.
Intolérant ou non – nous nous livrons à des hypothèses sans même avoir accès à son dossier médical – le Père Noël pilote la nuit de Noël et nous serions bien inspirés de ne pas le pousser à la consommation. Pour rappel, seules 12 unités d’alcool en moyenne suffisent à provoquer une intoxication alcoolique. Et bien avant cela, la sécurité de l’attelage ne sera plus assurée.
Les dangers de l’altitude
Voyager à des altitudes si élevées, quand l’oxygène est bien plus rare, expose encore le Père Noël à l’hypoxie, la diminution de la concentration d’oxygène dans le sang. Le cerveau étant particulièrement sensible au manque d’oxygène, une hypoxie sévère peut entraîner un coma voire le décès. Et hypoxie + alcool forment un duo catastrophique sur le plan sanitaire. Selon une étude publiée dans la revue Thorax, le combo diminue la quantité d’oxygène dans le sang (jusqu’à 85 %) et dans le même temps augmente la fréquence cardiaque (à près de 88 battements par minute) pendant une période prolongée, soit une forte tension exercée sur le système cardiovasculaire, d’autant plus si vous souffrez de symptômes cardiaques.
Enfin, l’exposition à la suie des cheminées, composée de nombreuses particules, augmente le risque de maladies respiratoires mais aussi de cancers. De cancers de la peau, et notamment du scrotum chez les hommes, et cancers du poumon. D’ailleurs, selon le centre anti-cancer Leon Bérard, les cancers du poumon, de la peau et de la vessie peuvent être considérés comme des maladies professionnelles. La suie est d’ailleurs classée comme cancérogène certain chez les professionnels du ramonage.
Au vu de l’ensemble de ses éléments, le Père Noël est incontestablement une force de la nature. Mais lui aussi vieillit. Aussi ne pourrait-on pas éviter de l’exposer à certains dangers ? Sans lui interdire de voler ou de se faufiler dans les cheminées, peut-être pourrait-on simplement, lui laisser en offrande une saine clémentine, accompagnée d’un grand verre d’eau. Un tube de crème solaire serait également utile.
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Source : The Conversation, Centre Leon-Bérard
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Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet